Ces derniers temps en traduisant un très long texte du réformateur Zwingli, j’ai pu constater la fréquence avec laquelle il citait la Bible, surtout des paroles de Jésus ou des commentaires des apôtres, vérifiant sans cesse le sens d’un verset par un ou plusieurs autres. Les circonstances et l’ensemble de sa démarche lui imposaient cette manière de faire. Mais même de son temps, elle n’était pas la seule et il le savait bien.
Nos manières de lire la Bible dépendent aussi des circonstances. Mon premier contexte a été celui de ma famille. On respectait la Bible, on la citait, mais sans à proprement parler la lire. Puis il y eut l’école du dimanche : nous y apprenions par cœur un verset par semaine. Puis le catéchisme : le pasteur nous faisait lire à haute voix des passages en relation avec le sujet du jour, sans oublier la liste des livres bibliques, « rococogaléphicothess… ». Je ne peux pas dire que, sur cette lancée je me sois mis à lire régulièrement ma Bible avant ma décision d’entrer en faculté de théologie. Elle était évidemment une préoccupation de tous les instants, ou presque. Ensuite, au gré des circonstances liées à l’exercice du pastorat, j’ai eu abondamment le privilège de moudre le grain de tel ou tel passage biblique pour répondre aux attentes légitimes de celles et ceux qui avaient recours à mes services.
Quant à la manière dont je m’y prends pour mon usage personnel, je préfère que cela reste mon jardin secret. Je n’ai envie ni de proposer une méthode ni surtout de préconiser une lecture de la Bible qui deviendrait une obligation. Car nous ne sommes sauvés ou pardonnés ni par la fréquence ni par la ponctualité de cette lecture, comme s’il s’agissait d’œuvre pie. Il m’arrive de rester des jours, voire des semaines, sans ouvrir une Bible. Mais quand je le fais, c’est pour y déchiffrer, dans les mots pas toujours clairs qu’elle met sous mes yeux, les échos d’une Parole indicible, celle de Dieu, qui tout ensemble m’inquiète et me rassure.
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