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L’Église catholique et le judaïsme

 

Le concile œcuménique Vatican II (1962-1965) a porté un regard positif sur les autres traditions religieuses avec Nostra Ætate, la « déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes ».

Au sein de ce dialogue interreligieux, le judaïsme a un statut théologique à part, à cause du « lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d’Abraham » (Nostra Ætate n° 4). Le concile reprend l’image paulinienne (Ro 11, 17) en disant que l’Église « se nourrit de la racine de l’olivier franc (Israël) sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les Gentils ». Le concile évoque aussi le « si grand patrimoine spirituel » commun aux deux religions et condamne l’antisémitisme. Depuis, d’autres textes ont approfondi la permanence du rôle d’Israël dans le plan de salut de Dieu, le rapport entre l’universalité du salut en Jésus-Christ et l’affirmation que l’alliance de Dieu avec Israël n’a jamais été révoquée, ou encore le refus de toute mission institutionnelle de l’Église vers le peuple juif.

Du côté juif, des textes ont reconnu la sincérité de la démarche de l’Église, son réel souci de dialogue sans prosélytisme. L’un d’eux, « Faire la volonté de notre Père des Cieux » (2015) signé par de nombreux rabbins orthodoxes, affirme que le christianisme n’est « ni un accident, ni une erreur, mais le fruit d’une volonté divine et un don fait aux nations ».

Vatican II a aussi, malheureusement, entraîné la suppression d’une fête liturgique qui rappelait l’enracinement juif de Jésus et de la foi chrétienne : la circoncision du Seigneur, célébrée le 1er janvier, soit huit jours après la Nativité. Or, avec la tentation du repli identitaire, notamment dans les jeunes générations y compris catholiques, il me semble crucial de faire connaître ces avancées du dialogue judéo-catholique, et ainsi de lutter contre la résurgence du vieil antijudaïsme chrétien.

Je suis convaincu, en outre, qu’en nous tournant vers nos racines communes juives, nous progresserons vers une meilleure compréhension de notre foi chrétienne et une plus grande communion entre nous.

 

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À propos Lucas Lambert

est prêtre catholique du diocèse de Montpellier, curé à Béziers, responsable diocésain du dialogue inter-religieux.

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