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La Cène sous les projecteurs

L’Église est l’assemblée de tous les croyants auprès desquels l’Évangile est prêché purement et les saints sacrements administrés conformément à l’Évangile. » (Confession d’Augsbourg)

Au-delà des considérations dogmatiques de cet héritage luthéro-réformé, je comprends cette définition comme celle d’une Église considérant l’être humain comme un être fait d’esprit et de corps. L’annonce de la Parole s’écrit, se dit et s’entend autant qu’elle se vit et se partage.
En ces circonstances, le point de départ d’une réflexion sur la possibilité de célébrer la Cène devrait être à mon sens la mise en lumière de notre compréhension théologique de ce sacrement et son histoire. Quel sens a-t-il ? À quoi nous renvoie-t-il ?

Pour moi, la Cène renvoie au sens de toute la vie de Jésus-Christ, du don de sa vie, pour tous et pour moi ; au témoignage du Royaume à venir, porté par la communauté rassemblée ; et au témoignage de la diversité et de la solidarité de ce corps du Christ rassemblé. Je la comprends comme une expérience de foi autant individuelle que communautaire où l’expérience corporelle et spirituelle précède toute explication, à l’image du récit dans Marc où le verbe dire est le dernier mentionné.

En ce jour où nous alternons période confinée et déconfinée, où les contacts interpersonnels sont difficiles, ne cherchons pas à combler le manque par des solutions immédiates, au risque d’en perdre tout sens.

Se rassembler pour faire Église, cela nous pouvons le faire en « vrai » autant qu’à « distance ». Mais être physiquement cet autre témoin qui donne le pain et le vin et cette communauté rassemblée à la vue de tous, le pourrions-nous à distance ? Je ne crois pas, mais je peux tout à fait l’envisager en « vrai » avec toutes les précautions liées aux risques sanitaires. D’autres Églises, en d’autres temps, ont ouvert le chemin avec des distributions par un officiant au lieu de tous, par des gobelets individuels plutôt qu’une coupe commune, par une célébration annuelle et non hebdomadaire.

Tout l’enjeu est alors de trouver un équilibre entre dire et vivre, sens spirituel et théologique, mise en œuvre sans risque sanitaire et réception communautaire et individuelle. Une véritable quadrature du cercle… de la Cène.

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À propos Émeline Daudé

est ingénieure en informatique, responsable de projets de recherche et innovation et étudiante en théologie (Paris et Genève). Elle est engagée de longue date dans des mouvements pour l’égalité des droits, inclusifs, féministes et LGBT.

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