Dans Éducation intégrale (Paris, Salvator, 2020), François Moog rappelle le sens du travail d’un théologien : « énoncer quelle humanité se révèle lorsque l’éducation conduit la personne au cœur d’elle-même ». On pourrait espérer que tout travail d’éducation, qu’il soit le fait de l’école ou des médias, révèle notre part d’humanité. Il y faut la foi dans la capacité de l’homme à se penser libre et disposé à penser l’au-delà de sa propre matière. Alors « il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre » (Galates 3:28).
À l’ère de l’expression du moi en 360 signes, et du refus de la science par une partie des élites, comment penser la liberté lorsque la vérité n’est plus qu’une hypothèse ? Pourtant, de savoir à connaître, il faut traverser le Styx, la mort à ce que l’on pensait être le vrai, le passage de l’intuition à la vision de la réalité, puis de la réalité vécue à la vérité intériorisée. Une quête initiatique.
Il en est de même, je crois, pour la foi. J’ai été élevé dans la foi catholique, une foi de charbonnier, sincère et répétitive. Mais lorsqu’il s’est agi de répondre à la question « pourquoi ? » la réponse donnée était post mortem. Je suis parti sur d’autres voies. J’ai cherché en politique, dans le syndicalisme, en littérature, dans d’autres textes religieux. J’ai trouvé en loge une réponse. Ou plutôt des multitudes : s’y trouvent avec moi des chrétiens, des musulmans, des juifs, des agnostiques, des gens simples et des savants, des jeunes chenapans et de vieux fous, tous animés par l’Amour, la même foi dans le perfectionnement de l’homme. J’ai compris qu’il n’y a pas une voie unique à suivre, mais la sienne à trouver. Et grâce à eux, je suis retourné à la foi de mes pères, cette fois consentie. Alors non, ce n’est pas dans le chaos médiatique que j’ai trouvé cette vérité, mais par la fréquentation assidue de mes Frères et l’ouverture de leur cœur. Et à la question « Pourquoi ? » je peux, peut-être, répondre « Parce qu’eux ».
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