Don Camillo chez les protestants

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les temples ont commencé à peser sur certaines communautés — bâtiments affectés, la plupart du temps, selon la loi de 1905 qui définit les conditions d’utilisation des lieux cultuels. Cependant dans quelques villages, d’irréductibles protestants, le pasteur et le maire, de même confession, main dans la main, ont décidé de quelques aménagements originaux des bâtiments.

Ainsi on retrouve dans les temples réaménagés : un cinéma, une bibliothèque municipale ou encore une salle des fêtes. Jusque-là rien qui ne fasse réagir les communautés, elles peuvent utiliser les lieux pour les enterrements. Tout le monde est rassuré et la vie continue jusqu’au jour de l’utilisation finale du lieu…

Le temps passe et les temps changent. Nous voilà au XXI ème siècle, la laïcité prend un nouveau virage. Un fil se tend et l’administration, par méconnaissance, durcit les conditions d’application de la fameuse loi de séparation des Églises et de l’État. Et voilà que le maire (Peppone) et le pasteur (Don Camillo) entrent en conflit. Une histoire déjà bien connue qui a eu un certain succès au cinéma.

Mais pourquoi une telle lutte de territoire ? Lorsque le bâtiment est affecté, l’Église locale affectataire est l’autorité du lieu. Si la municipalité doit assurer le hors d’eau/hors d’air, ce qui se passe à l’intérieur du bâtiment est sous l’autorité de l’Église. Mais s’il y a un demi siècle le pasteur et le maire étaient copains, ce n’est plus le cas aujourd’hui. On se retrouve dans des situations ubuesques où la clé du temple devient un enjeu de pouvoir.

En effet, si le maire décide d’utiliser le temple comme sa salle des fêtes, de le louer, de récupérer l’argent en considérant qu’il lui appartient, il est hors la loi. C’est à l’Église que revient le droit d’autoriser l’occupation des lieux. Avant d’en venir à une querelle de clocher, assurons-nous de rappeler gentiment à Peppone les règles d’affectation des lieux de culte.

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