Ancien Testament et résurrection

Tout au long de l’Ancien Testament, nous lisons que le Saint-Esprit de Dieu renouvelle avec un Dynamisme créateur la force et le courage des hommes de bonne volonté et leur permet d’affronter et de vaincre les malheurs de l’existence pour une vie libre, dynamique et heureuse, digne des enfants de Dieu.

Dieu est le Dieu de la vie, de l’amour, il est l’élan au fondement de notre être. Dans tout l’Ancien Testament sa joie est dans la vie heureuse et aimante des hommes et sa colère s’élève contre tous ceux qui s’acharnent à l’entraver. L’Esprit créateur de vie qui, plus tard, ressuscitera Jésus-Christ libère les Hébreux de l’esclavage d’Égypte et les fait entrer dans le pays où « coulent le lait et le miel ». L’Esprit d’Amour ouvre à l’amour du prochain, à la libération des esclaves et à l’accueil de l’étranger. L’Esprit fondement de l’être donne au petit David la capacité d’affronter le géant Goliath.

Mais personne ne pense à une existence dans un quelconque au-delà, à un paradis, un enfer ou une réincarnation. Le shéol n’est que la tombe, le séjour des morts.

 L’Éternel dit à Abraham : Tu mourras en paix, tu seras enterré après une heureuse vieillesse. (Genèse 15.15)

L’Ecclésiaste enseigne : Va, mange avec joie ton pain et bois gaiement ton vin car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais. Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs, et que le parfum ne manque pas sur ta tête. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de rien-du-tout, que Dieu te donne sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas. (Eccl. 9.7-10)

La pensée biblique peut être ainsi résumée : si Dieu est Vie, il faut avant tout vivre pleinement. Si Dieu est Amour, il faut avant tout aimer pleinement. Si Dieu est le fondement de notre être il faut avant tout mettre en œuvre tout ce qu’il nous est donné d’être.

Le prophète Ézéchiel a pourtant, au VIe siècle av. J.-C., une vision de résurrection. Il voit une immense vallée pleine d’ossements dont il comprend qu’ils symbolisent les enfants d’Israël cruellement déportés à Babylone et pour ainsi dire sans vie sur cette terre étrangère. La vision de leur retour en Israël est semblable à une résurrection : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’ouvrirai vos sépulcres, je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et je vous ramènerai dans le pays d’Israël. […] Je mettrai mon esprit en vous, et vous vivrez ; je vous rétablirai dans votre pays, et vous saurez que moi, l’Éternel, j’ai parlé et agi, dit l’Éternel. (Ez 37.12ss)

Bien plus tard, au IIe siècle av. J.-C., lors de la courageuse révolte des Maccabées contre la terrible persécution d’Antiochus Épiphane, où les fidèles périssaient sans bénéficier de l’« heureuse vieillesse » promise à Abraham, l’idée d’une juste rétribution dans l’au-delà apparaît dans le dernier livre de la Bible hébraïque : En ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés. La foule de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle. (Daniel 12.1-2)

Cette idée de l’au-delà sera ensuite développée dans les livres deutérocanoniques écrits en grec, comme celui de la Sagesse et tout à fait largement dans le Nouveau Testament

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