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L’avenir est ouvert

D’après un récent sondage, 4 jeunes gens sur 10 à travers le monde hésiteraient à faire des enfants. Ils seraient même 6 sur 10 à se sentir trahis par les générations précédentes : tout cela en raison de la crise climatique. Nos Églises, bien sûr, se préoccupent de la situation environnementale déplorable de notre planète. Mais avons-nous pris la mesure de l’inquiétude qui se saisit des jeunes générations ? Sommes-nous réellement soucieux de leur adresser un message d’espoir, une Parole d’espérance ? Honnêtement, je ne le crois pas. Comme à peu près toutes les institutions aujourd’hui, les Églises se sont saisies de la crise climatique, chacune se sentant investie d’une mission à cet égard. Mais bien peu de voix se font entendre (même s’il y en a bien quelques-unes) pour nous rappeler que l’avenir est ouvert. Non pas seulement pour dire que nous pouvons encore faire quelque chose pour la planète mais surtout pour nous faire entendre cette Parole sur laquelle insiste Patrick Andrist dans le dossier de ce mois : l’avenir est ouvert car Dieu est un Dieu libre ! Non pas, comme le voudraient les climatosceptiques évangéliques américains, parce que le Dieu de la Création ne détruira jamais son œuvre ou parce que ce monde finissant sera bientôt remplacé par un Royaume qui, franchement, ne fait guère envie. Non, s’il nous est permis d’espérer au-delà de toute espérance, c’est d’abord parce qu’en Jésus-Christ nous est adressé un oui inconditionnel, celui d’un Dieu qui, nous rappelle l’évangile de Jean, a tant aimé le monde. C’est cet amour inconditionnel de Dieu, c’est cette Parole d’amour, de grâce et de liberté qui nous autorise – et nous oblige même — à aimer le monde à notre tour et à avoir confiance en son avenir. L’amour inconditionnel de Dieu dont le Christ est le symbole vivant nous pousse à regarder vers demain avec la conviction que, comme le disait Charles Wagner, l’homme est une espérance de Dieu : face à la maladie, il y aura toujours un médecin pour soulager celui qui souffre. Face à la mort, il y aura toujours un ami pour nous relever. Et face à un monde à l’agonie, il y aura toujours des hommes de bonne volonté pour nous permettre de croire que le dernier mot de l’humanité n’a pas été dit. Oui, Dieu a confiance en nous et c’est en raison de cette confiance que nous pouvons à notre tour avoir confiance en lui et en notre prochain. Bien sûr, le monde qui nous entoure est tout sauf réjouissant, même pour nous qui, en Europe, sommes des nantis. Mais, face à ce monde à bien des égards si laid, Jésus-Christ ne nous impose pas de détourner le regard – il nous invite au contraire à regarder pour espérer, imaginer et créer.

À lire l’article de Patrick Andrist  » Jonas, Abraham et l’expérience de Dieu « 

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À propos Pierre-Olivier Léchot

est docteur en théologie et professeur d’histoire moderne à l’Institut Protestant de Théologie (faculté de Paris). Il est également membre associé du Laboratoire d’Études sur les Monothéismes (CNRS EPHE) et du comité de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français (SHPF).

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