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L’Église en chantier

Depuis que le monde est monde, ou en tout cas depuis que l’Église est l’Église, elle se veut la servante des Écritures. Parfois elle y arrive, parfois elle se trompe lourdement jusqu’à incarner ce qu’elle dénonce, la toute-puissance. Quelques prophètes ou réformateurs la remettent alors en place. Ainsi, cahin-caha, elle témoigne. Depuis le XVIe siècle nous savons qu’elle le fera vraiment si elle cherche à se réformer sans cesse. À chaque temps ses adaptations. Le XXIe siècle n’y échappe pas d’autant que notre paysage religieux se transforme considérablement. En interne, le renouvellement de l’ÉPUDF s’opère de plus en plus grâce à des personnes qui ne sont pas d’origine protestante, en externe l’athéisme ou l’agnosticisme devient majoritaire en France. Deux changements d’ampleur. Avec débats 2000 – 2000 débats, puis 10 ans plus tard la dynamique et le livre « écoute Dieu nous parle », l’ensemble de notre Église ne veut pas seulement subir les évolutions mais les accompagner ou mieux encore y répondre. Ainsi, depuis 2020, les Églises locales de l’ÉPUDF puis les synodes régionaux en 2021 se sont lancés dans un processus « missions de l’Église et ministères ». Il s’agit de reformuler avec les nouvelles contingences les axes de travail de l’Église et d’ajuster les ministères en conséquence ! Les synodes régionaux de l’automne dernier ont exprimé leur volonté, chacun à leur manière, de prendre réellement en compte les nouvelles donnes sociétales. Même si la prise de conscience est là, il est difficile d’imaginer les contours d’une Église renouvelée comme les modifications nécessaires. Est apparue la conviction que tout changement nécessite celui de ceux qui le mettent en œuvre. Pour tout cela il faut du temps. Ainsi la réflexion se poursuivra avec l’élaboration en synode et en Église locale d’une « charte missionnaire d’engagements » pour ensuite la décliner en mesures concrètes vraisemblablement lors du synode national 2024. La place de l’accueil, de la rencontre, de la conversion, l’appropriation du sacerdoce universel, l’inclusion d’autres personnes que les seuls pasteurs dans le ministère sont quelques-uns des items que l’on a souhaité voir travailler en profondeur. Le processus est lancé, il comporte un pari, celui de prendre la balle au bond.

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À propos Alain Pélissier

est pasteur de l’Église protestante unie de France à Saint-Chamond.

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