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John Spong, un témoin lumineux

John Spong est né en 1931 en Caroline du Nord aux États-Unis. Il a grandi dans une famille chrétienne, allait très régulièrement au culte le dimanche, participait à l’école biblique. Il
aimait déjà passionnément la Bible, comme il l’écrit dans The Sins Of Scripture (HarperCollins, 2005). Elle était exposée dans le salon de ses parents, elle était respectée, mais rarement lue. Il a rapidement entendu dire encore et encore qu’il s’agissait de la « Parole de Dieu », à tel point qu’il se disait que Dieu devait être bien vieux pour parler un anglais si daté.

 L’amour du texte biblique

Sa passion pour la Bible est ce qui a guidé ses pas. Il est devenu prêtre dans l’Église épiscopalienne, puis évêque du diocèse de Newark. Il n’a jamais cessé de lire et d’étudier la Bible. Il s’est rendu compte que ce qu’il avait entendu enfant était bien loin de ce qu’il apprenait dans les livres des exégètes. Pourquoi ce savoir sur la méthode de lecture de la Bible, sur les circonstances de rédaction des textes, sur les auteurs supposés des différents livres, sur la datation des textes restait-il enfermé dans des livres auxquels des personnes comme lui auparavant n’avaient pas accès ? Le constat était pour lui accablant : il existait deux mondes, celui des érudits, du clergé, qui avaient de solides connaissances bibliques et celui des croyants « simples » (ce qui n’est absolument pas péjoratif dans son langage) que l’on privait de ces mêmes connaissances, pensant qu’elles détruiraient leur foi. La Bible correctement lue, la parole de Dieu mieux comprise, détruirait la foi ? Quel paradoxe ! C’est ce qui l’a conduit, dès 1973, à publier des livres de vulgarisation afin que le grand public puisse avoir accès à la Bible telle que lui pouvait la lire. Il allait ainsi pouvoir communiquer sa passion toujours brûlante pour les textes bibliques.

 Un auteur à succès et prolifique

Entre 1973 et 2018, John Spong a écrit plus de 25 livres. Il a voulu aborder tous les motifs de fâcherie : la résurrection (The Easter Moment en 1980 puis Resurrection : Myth or Reality en 1994, traduit en 2016), la manière de lire la Bible (Rescuing the Bible from Fundamentalism en 1991, traduit en 2016), les textes bibliques problématiques (The Sins of Scripture en 2005), la naissance virginale (Born of a Woman en 1992, traduit en 2015), la sexualité (Living in Sin ? en 1988), la divinité de Jésus (Jesus for the Non-Religious en 2007 traduit en 2014), le sens des évangiles (Liberating the Gospels en 1996, The Fourth Gospel en 2013, traduit en 2021, Biblical Literalism, a Gentile Heresy en 2016). En tout, ce sont plus d’un million de livres qui ont été vendus aux États-Unis. Dans les années 2000, ses livres commencent à être lus dans les pays anglophones, puis des traductions sont entreprises. Le premier livre traduit en français, chez Karthala, date de 2014.

Il ne craignait pas de prendre la parole sur des sujets qui faisaient débat. C’est ainsi qu’il a plaidé pour l’ordination des personnes homosexuelles alors qu’il était évêque de Newark. Jamais effrayé par la contradiction, il a participé en 2005 à une émission télévisée intitulée « The Great Resurrection Debate » au cours de laquelle il a débattu pendant 1 h 45 avec un tenant d’une compréhension littérale de la Résurrection. Dans les années 2000 et 2010, il a donné d’innombrables conférences, d’abord dans son pays puis à travers le monde y compris en France, à l’invitation de la paroisse de l’Oratoire du Louvre, en 2014 et 2015.

 Une foi qui irradie

John Spong était un homme lumineux, radieux. Il était empli de joie, tel un homme qui a trouvé un trésor. Mais cela n’avait de sens pour lui que s’il pouvait partager cette joie et faire connaître son Dieu, son Jésus. Il a permis à un grand nombre de personnes qui se sentaient exclues de l’Église de ne plus se sentir rejetées, que ce soit pour leurs croyances peu orthodoxes ou pour leur orientation sexuelle. John Spong a ainsi été un témoin de l’Évangile. Il aimait clore ses conférences avec le credo qui le portait : si Dieu est la source de vie, alors j’adore Dieu en vivant aussi pleinement que possible, si Dieu est la source de l’amour, alors j’adore Dieu en aimant sans compter, si Dieu est la source de l’être, j’adore Dieu en ayant le courage d’être tout ce que je suis.

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À propos Abigaïl Bassac

est titulaire d’un master de l’École Pratique des Hautes Études (section des sciences religieuses) et étudiante en master de théologie à Genève. Elle est assistante des enseignants à l’Institut Protestant de Théologie et directrice de la rédaction d’Évangile et liberté.

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