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Le Cours Bernard Palissy

 

Alain Mahaud : Quelle est l’histoire du Cours Bernard Palissy ?

Colas Durrleman : Le Cours Bernard Palissy a été fondé, à Paris, en 1942, par France Dressen-Durrleman, dans la mouvance de La Cause, qui plaçait l’éducation parmi ses priorités. Pendant la Seconde Guerre, cette école primaire et secondaire, mixte et ouverte à tous, a accueilli des enfants juifs cachés, comme évoqué récemment dans le livre d’Alain Jomy : Olga et les siens. Un second site a été ouvert à Boissy-Saint-Léger en 1951. En 1991, seul Boissy a été conservé. Il existe aujourd’hui un collège et un lycée. Nous avons entrepris une reconfiguration progressive sur le seul collège en le développant.

A.M. : Qui sont les élèves de l’établissement, combien y a-t-il d’enseignants ?

C.D. : Le recrutement est local : 75 % des élèves viennent de Boissy ou de Limeil-Brévannes. Nous sommes situés dans une zone où plusieurs établissements scolaires font partie du Réseau d’Éducation Prioritaire de l’Académie de Créteil, et accueillons des enfants de grands ensembles urbains. Nos trois cents élèves sont issus de tous les milieux culturels, sociaux ou confessionnels. Vingt-huit professeurs enseignent à Bernard Palissy.

A M : Quel est le statut de l’établissement et y retrouve-t-on ses origines protestantes ?

 C.D. : Il s’agit d’une association Loi de 1901, sous contrat d’association avec l’État. Nous faisons partie du Conseil Scolaire de la Fédération Protestante de France. Il y a quelques rappels symboliques de nos origines protestantes : par exemple, notre logo est la croix huguenote. Mais nous n’avons jamais été un établissement confessionnel. Ce qui marque nos racines protestantes, c’est l’heure d’enseignement « Histoire et actualité des faits religieux » assurée par des personnalités protestantes qui ont une bonne connaissance des religions et peuvent aborder avec des jeunes gens de milieux divers ces questions si sensibles aujourd’hui. C’est un cours obligatoire inscrit dans l’emploi du temps de tous nos élèves. Il existe depuis 1942. Initialement centré sur l’histoire de la Réforme, son appellation comme son contenu ont évolué au fil des ans, comme en témoignent ses intitulés successifs « Histoire des idées et des religions » puis « Histoire et actualité des faits religieux ». Aujourd’hui, trois pasteurs interviennent. C’est vraiment notre spécificité, laquelle est très bien perçue par les familles, quel que soit leur milieu social, culturel ou confessionnel. La notation à laquelle donne lieu ce cours, qui mobilise les élèves à travers des exposés ou des recherches, est prise en compte dans l’appréciation générale des élèves de la 6e à la 4e.

 A.M. : Quels sont aujourd’hui les enjeux pour vous ?

 C.D. : Notre enjeu est d’avoir un projet éducatif qui reste toujours pertinent. À la rentrée prochaine nous allons poursuivre le processus de reconfiguration engagé autour du collège. Après la création d’une troisième classe de sixième cette année, avec une classe d’Anglais renforcé et une classe bi-langue, nous créons une troisième classe de cinquième. Nous prévoyons aussi l’ouverture d’une option « Langues et cultures de l’Antiquité » à partir de la cinquième. Dans le contexte multiculturel qui est le nôtre, cela va permettre, j’en suis sûr, des ouvertures très intéressantes. C’est un projet qui nous tient vraiment à cœur. Un autre enjeu est la modernisation et l’agrandissement de nos locaux, tout en conservant une taille humaine qui fait aussi l’attrait de l’établissement. Nous disposons d’un immense espace vert, qui nous relie d’ailleurs au temple où nos jeunes choristes se produisent à Noël, ainsi que d’une grande cour de récréation. Nous offrons ainsi aux enfants la possibilité de faire du sport de façon beaucoup plus généreuse que ce qui est possible ailleurs. C’est important pour des enfants qui vivent dans un environnement très urbanisé.

Notre troisième enjeu, c’est faire comprendre que notre établissement n’est pas une survivance anachronique des écoles protestantes du XIXe siècle, mais que, au contraire, grâce à son offre pédagogique singulière et dans le cadre sociologique qui est le sien, il est pleinement dans le présent et qu’il préfigure peut-être, par certains aspects, quelque chose du futur. Nous allons profiter des 80 ans du Cours Bernard Palissy en 2022, pour mettre le projecteur sur tout cela !

Propos recueillis par Alain Mahaud

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À propos Colas Durrleman

retraité, a occupé différents postes dans l’Administration, tant à l’échelon central qu’au niveau territorial. Il est le président de l’Association du Cours Bernard Palissy.

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