Non, pas plus que vous, je n’ai envie d’être contaminé par… enfin, bref, vous savez de quoi je veux parler. C’est une autre contagion dont j’attends le retour avec impatience. Sans cette contagion-là, j’ai l’impression qu’une certaine forme de notre humanité est en train de mourir. Et moi avec elle.
Mais par quoi, au juste, cette contagion arrive-t-elle ? Allons, essayez de vous souvenir de ce qu’il y a encore quelques mois, lorsque vous étiez triste, que vous vous sentiez seul, ou fatigué, vous recherchiez à tout prix, à la maison, dans la rue, dans le métro… voire dans votre propre reflet lorsque vous croisiez votre visage dans un miroir ou une vitre. Lorsque vous le croisiez, vous ne pouviez pas résister, vous étiez contaminé.
Vous ne voyez toujours pas ? Un indice : bien que toujours délicatement bouleversant, il l’est encore plus lorsqu’on le croise sur le visage d’un enfant ou celui d’une personne chez qui on ne s’attendait pas à le trouver : une personne que l’on sait malade, une personne sans abri, un vieillard. Dans ces moments-là, il est radicalement contagieux.
Vous vous souvenez maintenant ? Je suis sûr que vous commencez à deviner ! Détendez-vous et osez car ça n’est pas « mal » d’y penser… Oui, c’est ça, le sourire ! Rien que d’y penser, notre sang se réchauffe dans nos veines et tout devient à nouveau possible. Un sourire sur le visage de l’autre et c’est la vie abondante qui nous est offerte. Ne l’oublions jamais.
Mais voilà, depuis trop longtemps maintenant, on ne le voit plus, caché qu’il est derrière un rectangle bleu au fond de nos cœurs tristes. Alors, faisons vite tout ce qui est possible pour nous débarrasser de ce qui nous en prive et revoir enfin en nous et sur le visage de l’autre ce qui est, à mon sens, une expression essentielle et radieuse de l’Imago dei donnée à notre humanité : notre sourire
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