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Où était Dieu, voici soixante-quinze ans,

le 6 août 1945 à 8 h 16 du matin, lorsqu’à Hiroshima une seule bombe réduisit en cendres 70 000 vies, en quelques secondes à peine ? Face à la pandémie qui s’étend et alors que des conflits se rallument un peu partout dans l’indifférence générale, la question se fait à nouveau entendre à nos oreilles, lancinante : où est Dieu ? On peut bien sûr y répondre par une série de négations : certainement pas avec ceux qui se réclament de Dieu pour porter la guerre dans l’existence de civils innocents. Vraisemblablement pas non plus du côté de ceux qui entendent discerner, derrière le malheur, la volonté punitive du Très-Haut. Dieu aurait-il voulu la mort des enfants d’Hiroshima ? On ne peut qu’être athée de ce Dieu-là. Du côté des victimes, alors ? On aime à le croire. Mais c’est là une maigre, une bien maigre consolation pour ceux qui se retrouvent face à la souffrance, au vide et au silence. À dire vrai, demander où est Dieu revient à demander si nous vivons dans un monde auquel Dieu aurait en somme tourné le dos, duquel il aurait en quelque sorte préféré s’absenter. Dire qu’en dépit du mal, Dieu est bel et bien là, ce n’est donc pas proposer une explication au problème du mal ni même offrir une réponse à la question de l’absurde. Car notre monde est absurde et nous pourrons chercher toutes les réponses que nous voudrons, nous n’en sortirons pas. Que valent-elles devant la déchirure de la mort ? Dire que Dieu est là, c’est plutôt confesser que malgré le mal, malgré le non-sens et la mort, Dieu n’est pas absent. C’est se confier tout entier dans l’espérance d’un sens qui nous échappe pour proclamer un « et pourtant » dans lequel semble se condenser toute la foi chrétienne. Mais surtout, affirmer qu’en dépit du mal, Dieu est là, c’est aussi se voir adresser une autre question, bien plus fondamentale : que peux-tu faire pour que, partout où tu seras, Dieu soit là ?

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À propos Pierre-Olivier Léchot

est docteur en théologie et professeur d’histoire moderne à l’Institut Protestant de Théologie (faculté de Paris). Il est également membre associé du Laboratoire d’Études sur les Monothéismes (CNRS EPHE) et du comité de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français (SHPF).

3 commentaires

  1. bo2web@hotmail.com'

    Apocalypse, le jugement divin viendra des hommes eux mêmes.
    Le feu tombera du ciel tel les ogives multiples des missiles stratégiques.

    Le Covid va mettre notre foi en la compassion dan la balance.
    Ensuite viendra la guerre, celle qui embrase les cœurs en emballe les âmes.
    Dixit la Prophétie des Papes, Fatima et Akita. Rome , la cités des 7 collines brûlera et le pape exécuté.
    Qui désirera tuer le Saint Père alors que les signes de la haine envers les chrétiens prend une forme visible par tous dans ce monde.
    De la Méditerranée monte la folie mortifère du djihad que le Frère musulman Erdogan entretient pour notre perte. Il y a plus d’un siècle le génocide arménien puis la Shoa auront été les annonciateurs de la fin de ce monde.
    1/3 des Hommes périront sous le feu nucléaire.
    1/3 ensuite de famine et de maladie
    Les autres connaîtront la domination totale des 1% via l’intelligence artificielle : L’antéchrist !

  2. pierre.lavoisy@orange.fr'

    Le juif Jésus de Nazareth était persuadé que la fin des temps était proche. Il était dans la tradition prophétique apocalyptique comme son mentor Jean le Baptiseur.
    Les premiers chrétiens attendaient impatiemment la Parousie.
    C’était voici environ deux mille ans.
    Depuis les courants apocalyptiques avec diverses interprétations littérales du livre de l’Apocalypse ont pullulé, justifiant parfois des crimes pour hâter la fin du monde : les pogroms de juifs pour éliminer les assassins du Christ avant d’aller en croisade pour délivrer la Jérusalem préfiguratrice de la Jérusalem céleste.
    Par exemple, lors de la grande peste de 1348 qui vit mourir environ 30% de la population européenne, les discours apocalyptiques fondés sur les Apocalypses du Second Testament avec des processions de flagellants firent fureur.
    Les deux guerres mondiales furent favorables au développement de tels discours.
    Ainsi toute lecture littérale, donc non symbolique, occultant de plus son contexte historique de rédaction donc sa signification polémique de l’époque, est une erreur qui parfois justifie les plus graves excès fanatiques.

  3. pierre.lavoisy@orange.fr'

    DE L’APOCALYPSE
    Jésus de Nazareth était un prophète juif se situant dans la tradition apocalyptique. Il était persuadé que la fin des temps était imminente.
    Les premiers chrétiens attendaient avec impatience la Parousie et le Jugement dernier avec le retour du Christ.
    C’était voici environ 2000 ans.
    Depuis ce temps les interprétations littérales du livre de l’Apocalypse furent légions.
    exemples :
    Au moment des croisades pour délivrer la Jérusalem terrestre préfigurant la Jérusalem céleste des pogroms anti juifs furent provoqués pour éliminer les assasssins du Christ.
    Durant la grande peste de 1348 qui vit périr environ 30% de la population européenne, les processions de flagellants pour se préparer à la fin du monde furent légions.
    Durant les 2 guerres mondiales, face aux nombres de victimes et aux horreurs commises, le nombre de prophéties apocalyptiques furent importantes dont une des plus célèbre est celle de Fatima.
    En fait toute lecture littérale du livre de l’Apocalypse et toute occultation des conditions historiques de sa rédaction est une erreur.
    Les seules lectures sérieuses possibles sont des lectures à interprétations symboliques en lien direct avec un minimum de connaissances historiques sur sa rédaction et les motifs de l’époque qui l’ont justifiée.

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