La Bible, pour ne pas s’assoupir

J’ai cessé d’ouvrir la Bible pour y chercher la manière de réagir à une situation ou pour répondre à une question spécifique. Je me souviens l’avoir fait, beaucoup plus jeune, au moment d’un deuil, pour savoir la raison pour laquelle la mort existe. N’ayant jamais trouvé de véritable réponse aux situations précises, j’ai compris que je posais de mauvaises questions à la Bible qui n’était pas faite pour cela. La Bible n’est pas faite pour répondre à ma place, ni pour me dispenser de me positionner, personnellement, dans les débats, sur les questions de société.

J’ai constaté que la fréquentation régulière des textes bibliques me permettait de mieux penser, à défaut de bien penser. En remarquant le travail d’écriture et de réécriture des textes, j’ai pris conscience du fait qu’il n’y avait pas une vérité qui aurait valu de toute éternité et qui serait consignée dans ce grand livre. J’y ai ainsi découvert le bénéfice de penser la vie en dialoguant, en confrontant des expériences, des analyses et en intégrant Dieu dans l’équation. C’est peut-être cela le plus grand bénéfice que je retire de mes lectures bibliques : intégrer Dieu dans mon équation personnelle. La Bible me rappelle cette exigence de tenir à un idéal, ce qui a valeur d’ultime et qui est nommé Dieu, de ne pas le faire passer par pertes et profits. Dieu, c’est aussi l’altérité, l’autre, ce qui me conduit à sortir d’une vision très nombriliste et à travailler en faveur de l’intérêt général, là encore sans me sacrifier sur l’autel du bien commun. La Bible est une forme de stimulant qui me retient de me contenter du monde en l’état, et qui me sensibilise à tous les domaines dans lesquels il est non seulement possible de créer, mais les domaines de la vie où ma réponse personnelle est requise. Je peux même dire que l’étude de la Bible me sort régulièrement du marasme ou de l’ennui en ressuscitant mon désir de rendre la vie infiniment plus savoureuse.

Pour faire un don, suivez ce lien