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Quelques parutions théologiques, philosophiques et romanesques

 

Si j’attire votre attention sur le livre de Jacques Arnould o.p., dans Quand les Hommes se prennent pour Dieu (Salvator, 2020), c’est parce qu’il examine la question du transhumanisme, cette volonté de l’homme scientifique à augmenter les capacités humaines jusqu’à se prendre pour un dieu apte à maîtriser le vivant et à le rendre parfait. Cette relation entre le divin et l’homme est un sujet régulièrement débattu aux journées de la Grande-Motte et nous en connaissons l’intérêt des participants. Jacques Arnould est dominicain, théologien, mais aussi titulaire d’un doctorat en histoire des sciences et passionné par l’univers spatial.

Si je vous signale le livre de Jacques Tribout, L’évêque qui refusait le cléricalisme (Karthala, 2018) et bien qu’il date de 2018, c’est parce qu’il y est question de Léonidas Proaño (1920-1988), évêque de Riobamba à 200 km de Quito (Equateur), co-fondateur de la théologie de la libération avec L. Boff et G. Gutierrez, emprisonné par les militaires de la dictature équatorienne en 1972, soumis à une enquête vaticane pour ce choix théologique qui consiste à déclarer et à vivre la Parole comme libératrice d’un peuple opprimé que sont les Indiens à Santiago. Jacques Tribout, ingénieur, puis théologien après avoir passé cinq ans en Équateur, a lui-même été missionnaire laïc sur les pas de Léonidas Proaño dans les années 80. L. Proaño a publié en espagnol Creo en el hombre y en la comunidad (Desclée de Brouwer, 1977, n’existe pas en français).

Si je me suis intéressée à La Littérature grecque d’Homère à Platon, enjeux pour une théologie de la culture de Michel Fédou s.j. (Lessius, 2019), c’est parce que son auteur donne à son étude une orientation théologique, en explorant ces textes antiques (les épopées d’Homère, Hésiode, Pindare ; le théâtre et les comédies, et la pensée présocratique puis celles de Socrate et Platon). Michel Fédou est jésuite, spécialisé en patristique.

Si je vous signale Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement) de Franck Dubois (Cerf, 2020), c’est pour aborder avec humour cette histoire de la résurrection des animaux, des plantes, du vivant. Franck Dubois, dominicain, titulaire d’une thèse sur Grégoire de Nysse, déclare que « la vache ne “ressuscite” pas, mais elle est associée au mystère de la résurrection des hommes. Loin d’être “jetable”, la création entière est appelée à passer en Dieu ».

Si je retiens l’ouvrage d’Étienne Balibar, Passions du concept, épistémologie, théologie et politique (La Découverte, 2020) c’est parce que ce philosophe marxiste, émérite de Paris-X Nanterre, qui s’est intéressé à Spinoza, à Foucault, à la question de la démocratie entreprend une grande œuvre en six volumes dont Passions du concept est le deuxième. Le premier volume Histoire interminable, d’un siècle à l’autre (2020) réunit des articles de l’auteur parus et inédits, destinés à comprendre la place des grands penseurs du XXE siècle (Lévi-Strauss, Lacan, Althusser et d’autres) dont il est l’héritier. Les articles réunis dans le 2e volume s’organisent autour de la notion du concept comme indiqué dans son titre.

Je vous l’accorde, ce sont des livres exigeants, philosophiquement et politiquement orientés, mais aussi d’une grande richesse pour une lecture de la philosophie contemporaine. Et puis, les fêtes et festivals ne sont pas encore d’actualité.

Si je vous invite à vous intéresser à deux revues Choisir et Études, c’est parce que vous aurez vraisemblablement envie de lectures plus ramassées après les deux volumes précédents. Ainsi, la revue jésuite suisse Choisir, n° 695 s’intéresse aux Peurs et propose un dossier sur l’intelligence artificielle. Ce sentiment est étudié dans sa dimension historique, sociale, politique, psychologique puis sont développées dans une deuxième partie les solutions pour réduire ces peurs. Le dossier de ce numéro 695 traite de l’intelligence artificielle et me permet de faire le lien avec le livre de Jacques Arnould cité supra. Dans le numéro d’avril 2020 de la revue Études, dans l’article central « La foi est-elle encore possible ? » Dominique Collin s’interroge sur l’identité de celui qui se dit non croyant, et ses critères de son athéisme. Ces deux revues sont en ligne.

Si je choisis comme dernier livre La théologie du sanglier de Gesuino Nemus (Actes sud, 2019) c’est parce que vous aurez bien envie de vous laisser emmener par le curé sarde Don Cosus et deux enquêteurs pour résoudre une disparition et un crime. Humour et ironie garantis.

 

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À propos Guylène Dubois

entrée au comité de rédaction en 2014, fut bibliothécaire puis libraire. Elle travaille aujourd’hui dans l’univers radiophonique.

Un commentaire

  1. f.ecoutin@laposte.net'

    « Maîtriser le vivant » suffirait-il à l’homme d’être égal à un dieu ? Non. Mais « se prendre pour un dieu » il y a de fortes probabilités tellement son orgueil est grand. Car bien que l’homme se soit approché du soleil avec la (relative) maîtrise des réactions nucléaires, est-il imaginable qu’il puisse créer une étoile ? Une galaxie ? Un univers ?
    L’apparition de la conscience, qui reste une énigme scientifique, semble hors de portée. Reste l’augmentation des fonctionnements mécaniques et l’optimisation des réactions physico-chimiques… Rien de très divin.

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