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Le paradigme du pasteur : Jean Chrysostome (350-407)

 

Grand Docteur et homme d’église, liturge, pasteur et prédicateur, défenseur de la foi face aux hérésies, jouissant d’une très large vénération dans divers milieux et mort en odeur de sainteté, Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, incarne la figure populaire ecclésiastique par excellence, à l’articulation entre le spirituel et le temporel. Son exemple sacerdotal et son impressionnante œuvre littéraire furent les principaux facteurs du rayonnement œcuménique et de l’autorité universelle du grand Maître de l’église. Ses qualifications en tant que Fleuve d’or, Chrysostome (bouche d’or), Évangile vivant qui marche furent identifiées à la description de la personnalité du plus grand prédicateur de l’église. Le rayonnement de sa sainteté n’est pas limité à l’église grecque, mais sa réputation a fécondé tout le christianisme à travers les âges ; il est le prédicateur par excellence, il est celui qui a su parler de Dieu, qui a su continuer le Verbe, par son propre verbe.

Cependant, il mena une vie qui n’est pas simple, marquée par des allers-retours, une vie finalement assez moderne, conditionnée par des choix, qui sont parfois des choix difficiles. Devenu prêtre à Antioche, il prêche. Lorsqu’il prêche, il arrive à faire de chaque cas particulier une leçon exemplaire : pour consoler une veuve, qu’en est-il du mariage et de la chasteté, pour être moine, s’occuper des pauvres, connaître le soin de l’âme. C’est une pastorale incarnée, à chaque fois singulière, à chaque fois universelle. Il prêche la parole « à temps et à contretemps » (2 Tm 4,2), c’est son charisme ; il prêche pendant des heures, remplit les églises, dénonce le scandale, les vices, les abus et voilà qu’au beau milieu de ces critiques, perce d’un coup une confidence mystique. « Un seul homme suffit, avait-il soin de dire, s’il est enflammé de zèle, pour réformer tout un peuple. » Ce pasteur est aussi un liturge et il n’y a pas, selon lui, plus grande méditation pour un chrétien que le Mystère eucharistique. La vérité de l’évangile commence et finit dans la vérité de l’église. Toute son œuvre lui vaut la qualification de paradigme du pasteur et il reste le Père de l’église le plus séduisant, une des figures les plus attachantes du christianisme.

 

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À propos Goran Sekulovski

Docteur de l'Université Paris 1, il a effectué des études postdoctorales à l'Université de Genève. Actuellement il est en charge de la gestion des données de la recherche à l'Université Paris 8.

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