L’idée de Dieu remonte aussi loin que l’histoire des hommes. Les très anciennes civilisations font état d’un pouvoir suprême, maître et organisateur du monde, maître aussi de la vie et de la mort. Pour certaines, il est aussi le gardien de la conduite morale des hommes.
Mais qu’est-il en fait ? Comment ce Dieu agit-il sur la terre ? On ne peut le dire car parler de Dieu revient déjà à le mettre dans un monde où il n’est pas. C’est pourquoi il sera toujours insaisissable. Philon d’Alexandrie, contemporain de Jésus, écrivait : « Le bien le plus grand est de comprendre que Dieu dans son essence est incompréhensible à tout être. » Et Grégoire de Nysse (340-394) : « Dieu réside là où notre connaissance n’a pas accès. Plus les êtres s’approchent de Dieu, plus ils comprennent qu’il est incompréhensible et plus ils s’enfoncent dans les ténèbres. Le mieux est donc de se taire. »
Et pourtant, disait Karl Barth, il faut parler de Dieu. C’est lorsqu’on comprend qu’on n’est pas capable d’en parler que l’on en parle le mieux (dans Parole de Dieu et parole humaine). Soyons donc humbles en nous rendant compte que nous ne pouvons avoir que l’intuition du divin. Dieu n’est finalement que ce que nous pensons de lui. Il dépend donc beaucoup de ceux qui en parlent. Il change avec les cultures et les époques. Il est relatif. Combien de livres ont été écrits pour que l’auteur explique son Dieu ? Le Dieu biblique, lui aussi, porte la trace de ce que, au long des siècles, les traditions populaires ont ressenti. Et ce sont bien les hommes, auteurs des livres bibliques, qui, en faisant parler Dieu, ont dit comment ils le comprenaient.
De nombreux théologiens ont dit que pour comprendre Dieu il fallait comprendre l’homme. Les merveilles de Dieu ont quelque chose à voir avec la merveille de l’homme. Et Luther a été jusqu’à dire : « Dieu n’existe que par rapport à soi-même. »
Une question fondamentale est de savoir comment Dieu agit dans le monde. Peut-il agir directement ? Ou bien seulement à travers les hommes et comment ? De la réponse à cette question dépend notre manière de comprendre la religion : faut-il demander à Dieu d’agir ? Ou comprendre que c’est lui qui nous demande au contraire de venir au secours de toutes les souffrances et nous en donne la force ? Albert Schweitzer disait : « Dieu cherche des collaborateurs pour agir dans le monde. » Faut-il prier ou retrousser nos manches ? Jésus tenait sur ce point un bon équilibre, en alternant la prière et l’engagement envers les plus démunis. Mais avant de répondre plus complètement à la question, lisons l’article de Jean-Marie de Bourqueney
À lire l’article de Jean-Marie de Bourqueney » Dieu : personne ou énergie ? «
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