Pasteur sur la fin d’une longue vie, je veux crier ma colère.
Nous sommes enfermés dans une impasse obscure, et je veux crier. Mon Église se comporte comme une aveugle sur elle-même. elle se refuse à la lucidité sur elle et sur le monde.
il serait temps que les écailles lui tombent des yeux. Le monde d’hier n’est plus, un nouveau monde s’est mis en place. il est grand temps que nos Églises s’y adaptent, au lieu de se maintenir dans le passé dépassé !
Je veux crier ces vérités qui blessent, mais qui peuvent guérir.
Car je vois une lumière qui point depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, mais qu’on néglige. il y a du sang neuf du côté du protestantisme qu’on appelle « libéral ». Appuyée sur les travaux théologiques de Tillich, repris par Gounelle, Gagnebin, Picon, Spong et d’autres, une refonte de la compréhension de la foi chrétienne se met en cohérence avec le monde d’aujourd’hui.
Si je veux crier, c’est que mes amis d’hier, que je considère toujours comme mes frères et sœurs dans mon Église, me traitent de non chrétien : ils me l’ont dit. sous prétexte de sauvegarder les anciens dogmes et rites classiques, ils font tout pour vilipender un pluralisme des convictions. La tendance libérale du protestantisme est déclarée dangereuse pour la foi des fidèles. si bien que « maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, et le statu quo. et c’est le statu quo qui est le plus fort. »
Mais je veux aussi crier à l’intention du libéralisme.
La définition qu’il se donne fait l’impasse sur une réalité pourtant essentielle au monde et à l’Église : celle du « souffle », (traduction préférable à saint esprit). Notre époque manque de souffle. et je constate que le mouvement libéral protestant est principalement tourné vers la critique biblique – il le faut absolument – et les impératifs éthiques – ce qui est urgemment nécessaire aujourd’hui ! Mais esquiver toute spiritualité, toute mystique, conduit à étriquer la foi.
ici, mon cri devient appel à mes amis partisans d’un protestantisme libéral.
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