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Écologie, limites et partage

Déforestation de la forêt amazonienne. Photo Divulgação/Greenpeace Brasil

Déforestation de la forêt amazonienne. Photo Divulgação/Greenpeace Brasil

Le réchauffement climatique, ses causes et ses conséquences nous interrogent sur notre mode de vie. Pour que le monde reste vivable pour tous, peut-on accepter le productivisme, la « mystique » de la croissance, la consommation scandaleusement inégale des richesses de la terre ? Quelle est notre priorité : ce qu’on peut tirer de la nature pour notre plaisir immédiat, ou la nature elle-même ?

Dans le mythe biblique de la création (Gn 1 et 2), Dieu ordonne aux humains « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. » La parole « soumettez-la » ne signifie pas que la terre est l’esclave de l’humain ; la domination n’invite pas à l’écrasement et au pillage, mais à une participation à l’acte de création. Le second récit dit d’ailleurs : « Le Seigneur Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. » (2,15) Le premier verbe « cultiver » est la traduction d’un verbe hébreu qui signifie aussi « servir » ou « honorer ».

Servir, veiller sur la création implique des limites. Le récit rappelle une autre limite : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Gn 2,16- 17) La phrase peut être comprise non pas comme une interdiction mais comme une mise en garde sur un choix de vie. Elle peut être rapprochée de celle de Dt 30,19 : « J’ai mis devant toi la vie et la mort […] choisis la vie. »À l’humain de choisir ! Va-t-il reconnaître ses limites, en tirer des conséquences, et vivre en harmonie avec toute la création ?

Nous en sommes loin. Dire que les ressources sont limitées est du simple bon sens. Prétendre « qu’on trouvera bien une solution », que « la science, la technique y pourvoiront » relève d’une utopie créée par l’égoïsme. Nous, pays développés, devons engager une rupture radicale avec notre actuel mode de développement. Sommes-nous capables de partager ? Notre comportement – consommer et détruire toujours davantage – est-il admissible, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à la dignité humaine ? Il est temps d’accepter une certaine décroissance, au moins dans les parties les plus riches du monde, pour permettre une croissance vitale dans les pays les plus pauvres.

Pensons aussi aux générations futures ; quelle planète allons-nous leur laisser ? « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » Bernard Brillet, Inspecteur général, étudie les relations de l’homme avec la nature, la responsabilité humaine dans les problèmes actuels et sa conclusion laisse entrevoir une espérance pour l’avenir.

Laurent Gagnebin, Professeur honoraire de théologie, apporte une contribution théologique à la réflexion des rapports humains avec l’ensemble de la création.

A lire l’article de   Bernard Brillet « L’homme peut-il se reconnecter avec la nature ? » et Laurent Gagnebin « Un Dieu de toute la création« 

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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