Accueil / Journal / Exodus

Exodus

287_Mars2015_Web-17Le réalisateur américain Ridley Scott vient d’ajouter à sa filmographie, en 2014, une histoire biblique filmée, Exodus : Gods and kings, où il réunit la thématique de son premier film notable Les Duellistes (1977) – qui met en scène deux hussards de la cavalerie française – et le genre peplum de Gladiator (2000).

« Voyons qui de nous massacre le mieux ». Ramsès défie ainsi son frère Moïse dans un combat qui se mène à l’épée. Une belle épée d’or, gravée aux emblèmes de l’Égypte, donnée à Moïse quand il sera chassé du pays. C’est par cette épée que Moïse séduit Sephora en obtenant pour elle l’accès au puits avant les bédouins, une épée qui conduira le peuple hébreu à la révolte contre les Égyptiens jusqu’à la traversée de la Mer Rouge, une épée qui, lancée dans les flots, ouvre le passage vers la liberté. Moïse est un guerrier apeuré à la vue d’un enfant.

C’est un dieu-enfant qui apparaît au buisson ardent, un dieu-enfant nomade qui prépare à Moïse une cérémonie du thé, lieu de lien et d’échange. Moïse s’accroupit pour être à la hauteur de cet enfant-roi, tyrannique, capricieux, boudeur et qui impose sa loi. Un dieu qui reste dans le corps d’un enfant, qui ne grandit pas, n’évolue pas, ne vieillit pas. Cette représentation de Dieu serait-elle la seule distance que le réalisateur aurait prise vis-à-vis du texte biblique ?

Quand il s’agit de montrer les plaies d’Égypte et la grandiose ouverture de la mer, Ridley Scott fait preuve d’un réalisme foudroyant. Et en spectateurs, nous sommes tels des enfants éblouis par cette technologie performante qui montre des images en nous collant les yeux au texte. Mais nous le savons, il faut se reculer pour mieux voir, et l’histoire du livre de l’Exode requiert, pour une juste compréhension, cette distance critique. Ridley Scott a choisi la transcription imagée du texte.

S’il s’agit de faire un film sur le livre de l’Exode pour en comprendre encore et toujours mieux le sens, nous ne pouvons que constater qu’une technologie numérique, aussi sophistiquée soit-elle, ne peut nous être d’une grande aide si elle se contente de transformer les mots en images. Sans le travail de lecture, de relecture, d’approfondissement, de rumination et de réécriture du texte, nous restons dans les impasses de la stupéfaction et de l’incompréhension.

Évelyne Dury et Guylène Dubois

Don

Pour faire un don, suivez ce lien

À propos Évelyne Dury

evelynedury@evangile-et-liberte.net'

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Évangile et Liberté

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading