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Dieu à Noël

Noël peut être l’occasion de transmettre notre foi en un Dieu proche, intérieur, doux et souriant.

tout le monde aime les fêtes de fin d’année avec leurs lumières, leurs arbres de Noël, leurs dindes et leur foie gras, les vitrines animées au Printemps et aux Galeries Lafayette, la semaine de bonté, les dons aux marmites de l’Armée du Salut, les dîners familiaux, les cadeaux que l’on échange et que l’on fait aux enfants. Pendant quelques jours on se sent meilleur, moins égoïste, plus humain finalement.

  Nous avons raison de centrer ces jours-là sur Dieu et sur Jésus, car nous pensons – c’est notre foi – que Dieu aime cette ambiance et cette relation chaleureuse et humaine car c’est bien elle que Jésus-Christ nous a fait connaître. Jours de fête où la Présence de Dieu parmi nous se fait plus sensible.

  Les chrétiens du IVe siècle ont bien vu cela et ils ont situé Noël lors des Fêtes du solstice où l’on célébrait l’âge heureux du Règne de Saturne, plein de douceur et de justice, avec ses traditions d’inversion sociale où les maris servaient leur femme et les maîtres leurs esclaves, et le Soleil invaincu de Mithra.

  C’est ce que Luc a suggéré dans son récit de Noël où il nous montre « toute la multitude de l’armée des cieux » venue sur terre avec l’ange annonciateur de la « gloire de Dieu et de la Paix sur la terre ».

  Dieu n’est pas « au ciel », là-haut, là-bas, d’où il interviendrait pour ainsi dire de l’extérieur, de manière souveraine et imprévisible pour établir sa volonté ou répondre aux demandes légitimes des fidèles : il est Emmanuel, « Dieu avec nous », parmi nous, en nous, comme un enfant dans une crèche révélé à des bergers (à des mages aussi, nous dit Matthieu).

  Dieu n’est pas comme le Père Noël qui arrive de manière surnaturelle sur son char tiré par des rennes pour distribuer par la cheminée et de manière aléatoire des cadeaux aux enfants sages (et pieux ?).

  Dieu omniprésent dans le monde, souffle divin réchauffant notre souffle, nos paroles, notre amour.

  Dieu, disait Paul Tillich (1886-1965), est plus que nous, il est en nous et il n’est pas sans nous. Les images qui nous viennent à l’esprit ou qui naissent dans notre langage lorsque nous parlons de Dieu seraient trompeuses si elles faisaient penser à Zeus tenant la foudre dans sa toute-puissance, s’incarnant, se métamorphosant un temps sur terre (Zeus aimait venir sous l’apparence d’un taureau blanc pour enlever la belle Europe, ou sous la forme d’un cygne pour séduire Léda avant de retourner chez lui, sur l’Olympe). Les images qui personnalisent Dieu et le présentent comme un roi face à son peuple, un père face à ses enfants et que l’on trouve dans les Écritures et dans la tradition chrétienne peuvent être utiles dans la mesure où l’on est conscient qu’elles ne sont que des métaphores qu’il ne faut surtout pas prendre à la lettre : elles déraperaient alors en présentant Dieu comme une entité céleste et surnaturelle à laquelle certains peuvent avoir un accès privilégié s’ils connaissent et respectent certaines règles éthiques, liturgiques ou sacramentaires…

  Et lorsque nous célébrerons Noël, nous aussi, lorsque nous parlerons peut-être à des enfants, nous n’oublierons pas de parler du Dieu de Jésus, le Dieu de Noël présent sur terre, dans une crèche ou ailleurs et nous n’oublierons pas que nous pouvons, nous aussi, enfants et parents, rendre cette présence sensible dans la vie quotidienne de nos prochains, par nos paroles, nos sourires et nos actes.

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À propos Gilles

a été pasteur à Amsterdam et en Région parisienne. Il s’est toujours intéressé à la présence de l’Évangile aux marges de l’Église. Il anime depuis 17 ans le site Internet Protestants dans la ville.

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