Dans l’Antiquité, les scientifiques étaient des philosophes : on ne faisait pas vraiment la distinction entre ces deux domaines. L’arithmétique et la géométrie fonctionnaient bien et les hypothèses proposées sans réelle démonstration pour expliquer le monde (l’atome, le géocentrisme, etc.) n’entraient pas en conflit avec la religion. Théologie, philosophie et « science » cohabitaient sans difficulté.
La « science moderne » est née à la fin du XVIe siècle avec Galilée, qui fut un des premiers à confronter des hypothèses avec l’expérience.
« Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru », déclare Jésus (Jn 20,29), soulignant l’importance de la confiance… de la foi. La science, au contraire, cherche à tout vérifier par l’expérience, ne tenant pour réel que ce que l’on peut observer, reproduire et mesurer.
Avec Galilée, des conflits apparaissent entre l’Église et la science puisque le discours scientifique ne coïncide plus avec les textes bibliques. Galilée fut condamné en 1633 pour hérésie, et contraint « d’abandonner complètement la croyance fausse que […] la Terre n’est pas au centre du monde et se déplace ».
Mais au Siècle des Lumières, la science triomphe. Avec ses capacités de prédiction, le déterminisme s’impose et, à la fin du XIXe siècle, beaucoup de physiciens estiment que la science arrive à son terme, puisque tout est connu et expliqué. Oui, tout… sauf l’effet photoélectrique et la « catastrophe ultraviolette ».
En 1900, Max Planck introduit la physique quantique, et en 1905, Albert Einstein élabore la théorie de la relativité. Avec ces deux nouveaux chapitres, l’esprit chavire : la vitesse de la lumière est invariable, l’espace et le temps fusionnent, la masse d’un corps dépend de sa vitesse, et les particules infinitésimales semblent défier le bon sens avec des propriétés paradoxales, voire absurdes. Einstein lui-même a été profondément troublé par la physique quantique.
Pourtant, depuis plus de cent ans, la science continue à progresser et les applications pratiques se développent avec succès, confirmant cette nouvelle physique si déconcertante. Le GPS que chacun utilise sur son smartphone n’aurait pas vu le jour sans physique quantique et relativité. Et il fonctionne admirablement bien !
Alors que peuvent devenir les relations entre la religion et la science ? N’est-il pas temps de constater que leurs discours ne s’appliquent pas à la même chose. La religion parle de l’humain, de l’amour, de la fidélité, alors que la science parle des lois de l’univers. La science n’a rien à dire de l’affectivité ou de l’éthique. La religion n’a rien à dire de la chute des corps. Toutes deux cherchent la vérité, mais… « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jn 18,38) Et cela n’empêche pas une discussion courtoise et constructive, comme l’indique Roland Benz dans le dossier qui suit !
À lire l’article de Roland Benz » Physique et théologie face au paradoxe «
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