Chaque vendredi, l’entraide protestante de notre église locale organise un repas ouvert à toutes celles et tous ceux qui sont en situation de précarité. Accueillants et accueillis, nous partageons la même table car nous sommes de cette même humanité, marquée par ses grandeurs et ses misères. Nous venons avec les marques de nos existences : les gestes de solidarité et les dialogues qui s’instaurent sont comme un baume bienfaisant pour enraciner en nous une espérance possible. C’est un temps de repos, de halte, de restauration dans un quotidien trop souvent douloureux. Il peut arriver cependant que des conflits entre personnes – ce qui est rare, Dieu merci ! – se manifestent à cette occasion. C’est ce qui s’est produit dernièrement entre deux hommes « de la rue » ! Des mots échangés ont pris une ampleur telle que les bénévoles et certains de leurs copains ont dû intervenir pour les séparer. Chacun d’eux est parti de son côté et le repas s’est terminé tant bien que mal. Il est vrai que chacune de ces rencontres comporte ce risque, voir des conflits latents se réveiller. Certaines personnes n’ayant appris que les insultes ou les poings comme langage. Pourtant, nous avons été témoins ce jour-là que ces temps de repas et d’accueil ont pu jouer au cours du temps un rôle d’éveil à une réflexion en conscience : une heure environ après le repas, deux de ces hommes sont venus présenter leurs excuses aux bénévoles, se sont engagés à chercher un apaisement et à travailler, dans la mesure du possible, à une réconciliation. Ensemble, ils avaient réfléchi à cette démarche et j’avoue que je l’ai accueillie comme un signe du souffle de Dieu à l’œuvre en chaque personne. À l’heure où nos temples vont se remplir pour les célébrations de la Pentecôte, une liturgie de Pentecôte s’est déroulée ce jour-là, dans une salle, en toute simplicité. Dieu n’est pas toujours là où on l’attend : l’Esprit souffle où il veut, quand il le veut !
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