La Réforme est elle pour nous ?

Certes, nous venons de fêter en grandes pompes les cinq cents ans de la Réforme protestante, qui a participé à une réforme profonde de nos sociétés. Il a pu être dit, à juste titre, que la Réforme avait créé un nouvel homme et qu’elle avait accéléré l’émergence d’une nouvelle société. Mais les projets de réforme, de nos jours, ne sont pas vécus avec le même enthousiasme. Pire, pour certains les changements sont synonymes de malheurs : des salariés qui s’étaient spécialisés dans l’utilisation d’un outil de travail se retrouvent au chômage parce que celui-ci est devenu obsolète et qu’ils n’ont pas d’autres qualifications. Alors que les territoires se rapprochent, ceux qui ne maîtrisent que leur langue maternelle se sentent de plus en plus isolés.

Les récits bibliques mettent en scène des personnages nomades, capables de changer, capables de s’adapter et, mieux encore, d’adapter leur univers aux nouvelles possibilités qu’offre la technique, une meilleure connaissance de l’environnement et de la vie. Les rédacteurs de la Bible s’enrichissent des cultures avoisinantes pour parfaire leur discours sur Dieu. Les premiers chrétiens dialogueront avec Athènes et avec Rome. Ils pratiqueront le christianisme des caves avant d’élever de grandes cathédrales puis de retrouver le sens d’une religion du for intérieur. Cet esprit de réforme pourrait nous inspirer. Sur le plan religieux, la gestion des lieux de cultes ou les missions confiées aux pasteurs, la manière de dire Dieu, ne peuvent pas rester coincées dans le passé. Sur le plan social, la formation de base ne peut pas être celle du siècle dernier, de même que nous ne pouvons pas nous dispenser d’une formation continue qui réforme nos savoirs, nos pratiques et nos métiers. Nous pouvons subir les changements, nous pouvons également y adhérer et donner les impulsions nécessaires pour qu’ils aillent dans le sens d’une vie plus satisfaisante. C’est ce que permet la foi

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