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Les chrétiens face à l’économie du XXIe siècle

Marie-Noële Duchêne L’économie est un sujet qui concerne tout le monde, y compris, et peut-être surtout, les chrétiens. Car l’économie c’est non seulement la Bourse et la pression fiscale, mais également le chômage, les problèmes écologiques, l’accueil des immigrés, et tant d’autres problèmes profondément humains et relationnels !

On s’attend à ce que la politique économique vise le bien commun, la justice, la diminution des inégalités, l’épanouissement de la dignité humaine. Qu’en est-il ?

Est-il acceptable que, dans ce monde qui n’a jamais produit autant de richesse, 1 % de la population mondiale possède d’avantage que les 99 % restant (Rapport Oxfam 2016) ? La mondialisation actuelle associe le capitalisme dans sa forme la plus sauvage à une finance spéculative à haut risque. « Nous n’avons jamais autant maltraité […] notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles », écrit le pape François dans l’encyclique Laudato si’, condamnant notre modèle de développement qui dégrade l’environnement. Ce qui se répercute immanquablement sur la vie des personnes, à commencer par les plus pauvres.

Olivier Abel écrivait en 2009 : « Je crois que la crise économique dans laquelle nous sommes, […] c’est l’impuissance à partager le bonheur, à partager les biens, à partager le bon en général avec les contemporains, mais aussi les générations suivantes. est-ce que nous ne sommes pas dans cette logique égoïste de garder le bon pour nous, tout de suite ? » (Évangile et liberté no 232). Le partage est une valeur évangélique exigeante et prophétique.

Le mythe de la croissance est souvent présenté comme une évidente nécessité. Pourtant certains économistes de renom la contestent : « La hausse du produit intérieur brut […] n’a jamais signifié réduction des inégalités, suppression de la pauvreté ni véritable prospérité. L’Afrique connaît des taux de croissance significatifs sans que les populations soient plus prospères », déclarait sur RFI en septembre 2015 Gaël Giraud, jésuite, économiste en chef de l’Agence française de développement. Il ajoute : « La transition écologique représente le vrai projet social, politique et économique à venir. Quelle planète allons-nous transmettre aux générations futures ? La réponse à cette question peut devenir un projet de société susceptible de créer des emplois, de donner du sens, même si, et j’allais dire, parce qu’il suppose des transformations radicales. »

Les chrétiens ne sauraient rester à l’écart d’un tel bouleversement de société et ils sont appelés à jouer un rôle d’avant-garde dans ce combat pour une société plus juste, respectueuse de la nature et consciente de sa responsabilité vis-à-vis des générations futures.

François Dermange, docteur en théologie et diplômé de HEC (Paris), clarifie la position de Calvin sur l’économie et les liens existant entre sa vision et le capitalisme.

À lire l’article de François Dermange « Calvin et l’économie : quelle lecture et quelle actualité ?« 

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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