Quelque chose va arriver, quelqu’un va venir et nous prenons plaisir au décompte temporel : encore trois semaines, encore deux, plus qu’une… Enfants, les calendriers de l’Avent étaient nos précieux soutiens au fil de cette attente ; avec l’âge adulte, les couronnes ont pris leur relais pour scander le temps
Il est assez étonnant, quand on s’y arrête, que nous puissions chaque année revivre l’attente fébrile de Noël dont nous savons avec assurance qu’il adviendra le 25 décembre quoi qu’il arrive. Force du rite qui rend nouveau ce qui est ancien, qui donne à attendre ce qui est déjà advenu !
Ne boudons pas notre plaisir, nous connaissons par cœur l’histoire de cette naissance attendue, de cet accouchement précaire, de ces visites pastorales ou angéliques à un bébé couché dans une mangeoire. Nous avons pourtant besoin de réveiller chaque année notre attente, nous avons besoin de relire, de réécouter ces récits merveilleux pour toujours ré-aiguiser notre capacité de surprise, pour la tenir éveillée.
Il serait si facile de s’endormir dans l’habitude qui est une contrefaçon du rite. L’habitude reproduit mécaniquement les mêmes actions, le rite – qui lui ressemble comme un frère – reproduit les mêmes gestes mais, idéalement du moins, en les référant à un sens premier et fondateur. L’expérience de l’attente est une expérience nourrissante et vivifiante. À toutes les lectrices et à tous les lecteurs d’Évangile et liberté, je souhaite un temps de l’Avent vécu dans l’excitation du rappel de cet « heureux événement » dont nous allons célébrer la mémoire.
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