John Shelby Spong, Jésus pour le XXIe siècle, Paris, Karthala, 2013, 336 pages.
La parution de cette traduction en français d’un livre de John Spong me paraît une très bonne nouvelle pour tous ceux d’entre nous qui sont à la recherche d’un christianisme débarrassé de toutes les pesanteurs doctrinales et fantasmatiques qui l’écrasent sous leurs dorures et leur poussière.
Évêque de l’Église épiscopalienne des États-Unis, John Spong est sensible à la désaffection des membres de son diocèse qui n’adhèrent plus aux anciennes formules ; elles ont perdu leur crédibilité et les études bibliques modernes montrent qu’elles n’appartiennent pas vraiment au monde de la Bible.
Dans la ligne de théologiens comme John Robinson, Paul Tillich – qui était son professeur – Don Cupitt, Marcus Borg, Lloyd Geering et d’autres théologiens protestants, il met en question les confessions de foi traditionnelles qui appartiennent à des temps qui ne sont plus les nôtres. Il fait de même avec les dogmes concernant Jésus-Christ, sa mort sacrificielle, sa résurrection, ses titres de Fils de Dieu, de deuxième personne de la Trinité, etc., qu’il estime relever d’une théologie d’un passé révolu. « Un Dieu que l’esprit récuse ne sera jamais un Dieu que le coeur pourra prier. » Spong récuse le Dieu dit « théiste » demeurant dans un au-delà surnaturel et intervenant de l’extérieur dans l’histoire des hommes de manière toutepuissante, l’idée d’un Christ né du Saint-Esprit, faiseur de miracles, mort pour apaiser la colère de Dieu et ressuscité corporellement, la vision d’une théologie ignorant Copernic, Darwin, Freud et la science moderne.
«Je ne peux plus être un croyant au sens traditionnel du terme. Pourtant je reste un chrétien engagé. Je reste toujours convaincu de la vérité trouvée dans cette réalité ultime que j’appelle Dieu, et je vois toujours en Jésus la plénitude de Dieu et de l’humanité. Cela signifie que je suis arrivé à un stade de ma vie de chrétien auquel je n’ai plus besoin d’un Dieu faiseur de miracles pour m’amener au culte. En fait, une telle conception de Dieu me ferait plutôt abandonner ma foi. »
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