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Vous m’affligez

   Vous m’affligez et me scandalisez profondément, dit Jésus.

   Je n’ai jamais empêché personne d’élaborer des légendes et des constructions religieuses stupéfiantes, mais ce qui m’ennuie c’est tout ce que vous mettez sous mon nom, sur mon compte, sur mon dos. Il y a de l’abus. Je vous assure que je n’ai pas grand-chose à voir avec votre Christ et vos christianismes. Vous m’irritez profondément en parlant de Jésus- Christ. Je ne me suis jamais proclamé Messie, Dieu m’en garde. C’est vous qui l’avez décidé, sans me demander mon avis, qui aurait été tout à fait opposé. J’ai été rabbi serviteur et inspiré, prophète mandaté pour construire un tout autre monde, maître de sagesse pour venir en aide aux détresses et faire face intelligemment aux menaces accumulées par vos comportements. J’ai été Jésus, de mon mieux, rien d’autre.

   Je n’ai rien voulu écrire et vous avez rédigé des évangiles où presque tout est de votre invention (à l’exception de quelques « Paroles » notées tardivement par de bons auditeurs que je remercie). Je ne suis pour rien dans le credo, le Symbole des apôtres ou les confessions de foi « oecuméniques ». Je ne suis pour rien, croyez-moi, dans le dogme de l’infaillibilité pontificale ou le régime presbytérien-synodal. Je ne suis pour rien dans vos histoires abracadabrantes de descente aux enfers, de résurrection corporelle, de montée au ciel, d’assomption au ciel de ma petite mère qui n’en demandait pas tant. Je ne suis pour rien dans votre idée saugrenue de me faire asseoir sur un trône à la droite de Dieu, moi qui ai horreur de tous les Dominateurs. Ce n’est pas moi qui ai inventé le « saccerdos in aeternam », ni la « reconnaissance de ministère des pasteurs » (je ne sais d’ailleurs pas ce qu’est un pasteur ; un prophète risqué, ça oui je connais). Je ne suis pour rien dans l’empire chrétien, la chrétienté, toutes les variétés de Modem instrument du Vatican (qu’est-ce que c’est que ça d’ailleurs ?), les partis chrétiens, les syndicats chrétiens, les ordres religieux, les saintes liturgies, et tant de choses semblables…

   Inventez ce que vous voulez. Mais ne le mettez pas sur mon dos. Je n’y suis pour rien, vous m’entendez ?

   Respectez-moi ! Respectez mon oeuvre et mes paroles. J’ai tant souffert pour tenter de surmonter les crédulités et les incrédulités, les indifférences et les oppositions…

J. de N.

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À propos Roger Parmentier

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