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Introduction : Risquer pour vivre

La notion de risque n’est pas nouvelle puisqu’elle est apparue au XIVe siècle avec l’assurance maritime qui accompagnait déjà le développement du commerce en mer : « risco », en italien, c’était l’écueil, le récif, la menace pour les navires. Aujourd’hui le mot risque est employé dans tous les domaines : risque écologique, technologique, alimentaire, médical, urbain, sanitaire, routier, domestique, mais aussi population à risque, facteur de risque, conduite à risque, quartier à risque… Nos pays riches offrent aux individus retraites, assurances, placements sûrs… La recherche du risque zéro ne correspond-elle pas au développement de la société de consommation : consommez, bonnes gens, tout est sous contrôle ? Ces inventions de l’homme moderne pour libérer l’esprit et offrir davantage d’insouciance, deviennent des amarres de plomb lorsque l’existence entière s’organise autour de la peur de les perdre.

Quelle attitude avoir face au risque ? À la fin des années 90 parut un livre intitulé : La vie est une maladie sexuellement transmissible, constamment mortelle. Ce titre nous rappelle, avec humour, que le risque est inhérent à l’existence, qui arrive toujours, d’une manière ou d’une autre, à la mort.

Mais chaque individu a un comportement particulier devant le risque. On peut préférer mourir dans son lit, ou au contraire mourir dans un saut en parachute au dessus de l’Antarctique.

La sagesse populaire déclare : « Qui ne risque rien, n’a rien » et la philosophe Simone Weil écrit : « Le risque est un besoin essentiel de l’âme. L’absence de risque suscite une espèce d’ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. La protection des hommes contre la peur et la terreur implique la présence permanente d’une certaine quantité de risque dans tous les aspects de la vie sociale. »

Pour partir à la découverte de son univers, le petit enfant commence par escalader son lit à barreaux. Il rencontre vite la peur, mais rien n’arrête son besoin d’acquérir des connaissances, et d’accroître sa confiance en lui, en surmontant ses craintes. « À travers la quête des limites, l’individu cherche ses marques, teste ce qu’il est, apprend à se connaître, à se différencier des autres, à redonner une valeur à son existence », analyse le sociologue David Le Breton.

Un certain Jésus de Nazareth a pris tellement de risques qu’il n’a pas vécu bien longtemps… Des risques face aux puissants, aux notables, face à la morale, face à la société, face à la religion…

Et nous aujourd’hui, quels risques prenons-nous ? Quels risques prend l’Église ?

Jean-Marie de Bourqueney, pasteur à la Chapelle Royale à Bruxelles, et dont nous connaissons les « billets » qu’il rédige souvent pour notre journal, nous offre ici une étude sur l’importance de cette notion de risque.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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