Poussé et libéré par l’Esprit, le fidèle entre dans une recherche indéfiniment ouverte pour laquelle la religion elle-même est appel à l’ouverture
Dans la mesure où la spiritualité est rattachée à l’inspiration de l’Esprit, en tant que vie selon l’Esprit, elle est vie spirituelle. Mais puisque « l’Esprit souffle où il veut » (Jn 3,8), la vie spirituelle n’est pas réservée à ceux qui écrivent « Esprit » avec un E majuscule. De sorte que, n’étant pas nécessairement couplée explicitement avec le religieux chrétien, la vie spirituelle est ouverte à tous. La spiritualité se définit alors de façon plus large comme un processus d’intégration de l’existence personnelle faisant appel à un travail d’intériorisation et d’élaboration à partir d’une quête de sens.
Ainsi conçue, la spiritualité en tant que quête spirituelle puise ses sources, selon les cas, soit dans un registre religieux, soit dans un registre proprement humain. Dire que la spiritualité est une quête revient à dire ainsi qu’elle n’est pas à considérer comme un acquis, mais comme une recherche indéfiniment ouverte et appliquée par chacun à sa propre existence.
Comment accéder à ce registre d’une spiritualité ouverte ? Une prise de distance sera sans doute nécessaire par rapport à une religiosité figée. Le fidèle s’engagera alors sur une voie d’approfondissement personnel au-delà du chemin bien balisé des conventions. La religion est certes un dispositif nécessaire et structurant, mais qui ne demande pas à être restrictif, clos sur une répétition figée de dogmes et de formulations historiquement datées. Mais dans son fond la religion véritable n’est-elle pas toujours un appel à l’ouverture ?
En l’occurrence, la figure du Nazaréen dit-elle autre chose qu’une libération possible sinon nécessaire à l’égard de tutelles dès lors qu’elles entravent l’esprit ? S’il est un homme qui s’est affranchi des conventions recroquevillées sur elles-mêmes et des légalismes, n’est-ce pas lui ? Ce Jésus-là n’appartient à personne, il est à tous. Et qu’un Gandhi en ait fait une référence, cela atteste quelque chose en termes d’humanité et d’universalité. Ecce homo (Voici l’Homme).
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