Si, depuis 50 ans, cette question ne divise plus les Églises protestantes, il reste des différences. Qui plus est, il y a des facteurs non théologiques qui font évoluer la question théologique : la société change, le nombre de pasteurs diminue, les tâches et les coopérations se multiplient tandis que la situation financière devient de plus en plus compliquée.
Ainsi la question du ministère est-elle liée à la question suivante : vers quelle Église voulons-nous évoluer ? L’Église du Christ est un objet de foi et une réalité historique. En tant que diversité humaine, elle évolue positivement et négativement.
La Bible décrit une « diversité des ministères » qui reflète la « diversité des dons » et vise « l’utilité commune » (1 Co 12, 4s.7 ; cf. Rm 12, 6-8 ; Éph 4, 11). Si les ministères d’unité et de direction s’établissent dans les premières communautés c’est à cause de l’émergence de désaccords. Pour nos Églises, le garant de l’unité, c’est le système presbytérien-synodal. Qu’il y ait des niveaux de responsabilité différents, c’est certain, mais aucun ministère ne doit en dominer un autre.
« Nous sommes absolument tous consacrés prêtres par le baptême. » (Luther) Sommes-nous donc tous pasteurs ? Le réformateur Bullinger se défend de cette idée : « le sacerdoce […] est commun à tous les chrétiens, ce qui n’est pas le cas pour le ministère. » Dieu a institué le ministère de la parole et des sacrements en vue de la foi (Confession d’Augsbourg, 5). Il ne revient qu’à ceux que l’Église a désignés et appelés – que ce soit à long ou à court terme, avec ou sans formation théologique exhaustive. L’ordination confirme cet appel et fortifie la conscience.
Dans les paroisses mais aussi devant ses portes, l’Église a affaire à tous les aspects de la vie. En s’en occupant, elle témoigne de l’amour inconditionnel de Dieu. Le service du prochain avec ses multiples réseaux a besoin de ministres. Je plaiderais donc pour le ministère du diacre.
D’un point de vue global, les questions de sexe et de sexualité dominent la conception du ministère et pèsent lourd au sein des fédérations. Vivement l’affirmation d’une « pratique commune, fidèle à l’Évangile » (CEPE 2012), accueillant toutes les personnes appelées au service de l’Église !
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