« Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté » dit Qohélet (Ec 3, 1-2).
Présente dans beaucoup de nos outils et en particulier nos smartphones devenus si indispensables, l’intelligence artificielle a la particularité de ne pas concevoir de rapport au temps. Par exemple, elle ne peut pas saisir ce que veut dire « maintenant », alors qu’en comparaison un enfant de trois ans se réjouit immédiatement lorsqu’on lui demande : « on mange une glace maintenant ? » Le temps de l’intelligence artificielle n’est donc pas le même que le nôtre : elle calcule ou produit des informations en des temps extrêmement courts. S’il fallait comparer le temps qui s’égrène pour l’humain par rapport à celui de l’intelligence artificielle, ce serait à celui de la croissance d’un chêne ou d’un olivier en regard de notre temps. Aussi, l’utilisation généralisée des outils numériques a eu pour effet d’accélérer notre temps et l’humain s’est mis à vivre dans l’éphémère permanent : le passé se confond avec le présent que déjà le futur bouscule. Nous sommes tous ainsi soumis à un temps qui n’est plus le nôtre et encore moins celui de la nature ou du Dieu éternel, influencés que nous sommes par ces intelligences artificielles. Pas étonnant que notre planète et ses occupants s’en trouvent chamboulés, souvent mutilés en accéléré. Que faire ? Certainement pas abandonner les progrès que l’ère du « numérique » nous permet : ce serait regrettable voire impossible. Mais apprendre à retrouver, dans l’utilisation de ces différents outils, une valeur cardinale si chère aux protestants : la sobriété ! Je peux choisir de pratiquer le « moins mais mieux » dans mon quotidien. Et pour retrouver la valeur du temps qui passe, nous pouvons, chacun et ensemble, nous réapproprier nos existences, confiants dans l’Éternel qui éclaire notre rapport au temps : « il fait toute chose bonne en son temps ; même il a mis dans leur cœur la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu’à la fin. » (Ec 3, 11).
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