Apprentissage par l’émotion …
Lorsque j’allume mon ordinateur ou mon téléphone, pour des nouvelles, et que j’ouvre les réseaux sociaux, comme Facebook, je me sens écrasée par une multitude, une tonne d’informations, de conseils à suivre, de changement de vie … venant tout azimut ! Ma respiration me devient difficile et je me sens noyée… à me demander si je n’ai pas un des premiers symptômes du coronavirus !
Non, je n’ai pas ce symptôme là, mais je ressens un symptôme d’un mal bien présent qui ne porte pas les bons fruits sur ma personne et qui m’appelle à justifier tout ce que je fais ou ce que je dois faire ! Je nommerai ce mal non le « Covid-19 », mais le « Salut par les œuvres ».
Pourtant dénoncé depuis si longtemps et toujours là, présent, prêt à nous prendre en pâture, à rôder autour de nous, nous alléchant avec sa douceur mortifère : « viens, regarde autour de toi, tu es la personne qui peut sauver les autres … » parlant à notre « égo » pour donner un pouvoir secrètement attendu et illusoire ! Se sauver soi-même et être le sauveur des autres !
Sans même prendre garde, la vie peut alors se transformer « en faire » avec cet impératif : « tu dois faire quelque chose sinon c’est la mort, l’abandon, le vide » mais est-ce vraiment le cas ?
En ce moment, oui, des repères changent, « le monde » s’arrête un instant de tourner comme il a l’habitude de le faire. Est-ce si mauvais en soi ? Je ne le pense pas.
Je discerne que nous sommes plutôt préoccupés aujourd’hui à donner déjà des solutions sans attendre les problèmes énoncés et verbalisés. A vouloir combler un manque qui ne s’est pas encore exprimé !
Ne sommes-nous pas invités plutôt à nous poser les bonnes questions ?
L’incertitude d’un lendemain est-elle si mauvaise en soi ? Ne peut-elle pas apporter du bon ?
Ne doit-on pas vivre ce changement, l’analyser, avec le temps, avant même d’en tirer les conséquences et donner des solutions d’une expérience que nous ne connaissons même pas encore ?
Ne doit-on pas avant tout éprouver notre désir limité pour discerner où est notre manque ? Que ce soit dans notre vie de foi, notre vie amicale ou familiale ?
Ce temps de pause peut également permettre, peut-être, de changer certaines habitudes devenues mécaniques ?
Ce temps de pause peut permettre de se laisser surprendre par un avenir non défini.
Ce temps de pause peut permettre, peut-être, de vivre sa foi différemment, de vivre ses liens différemment.
Ce temps de pause peut permettre, peut- être, de donner un petit espoir sur la valorisation de l’hôpital public pour la suite ?
Sans avoir la certitude du bien-fondé, « le saut de la foi » comme le philosophe Kierkegaard écrit, pourrait être un saut à faire, celui de croire en la vie, en l’Espérance qui est dans un inconnu que nous ne maîtrisons pas ! Laissons la vie telle qu’elle se présente, éprouvons là, et laissons-nous guider par une confiance et une espérance qui ne pourront pas, quoi qu’il arrive, être touchées par un virus !
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C’est cela, la confiance permet de se soustraire à la pensée unique qui pèse sur les âmes et les cœurs mais oui il faut une certaine force pour se comporter différemment et subir les regards et remarques telles que « comment tu fais ça? » « tu devrais… » « je ne te comprends pas » etc.
Bien différente de la position de la brebis égarée il s’agit là d’être la brebis épargnée !