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La fragilité est-elle une caractéristique féminine ?

1 Pierre 3, 7 : De même, vous, les maris, menez la vie commune avec compréhension, respectant la nature fragile de vos femmes, comme cohéritières de la grâce de vie pour ne pas être empêchés dans vos prières.

 

Quand la Bible postule une différence de nature entre le masculin et le féminin…

 

Questionner les différences hommes/femmes, c’est risquer d’être accusée de remettre en cause « l’ordre naturel des choses »… Ce qui fait une femme ce sont les chromosomes XX. Et ce qui fait un homme ce sont les chromosomes XY. Surprise : il existe des personnes intersexuées de chromosomes XXY, YXX, XXYY. Le genre ne se limite donc pas au masculin/féminin, il est infiniment plus complexe. En réalité, ce qui fait notre identité est plus subtile qu’il n’y paraît.

Étudier le genre c’est permettre à celles et ceux qui ne se reconnaissent ni dans l’une ni dans l’autre case d’un système binaire de voir leur identité individuelle reconnue afin de ne pas les cantonner à cette étiquette « autres », sortes d’exceptions honteuses, rebut de la norme. Étudier le genre c’est aussi analyser les différences de traitement hommes/femmes dans tous les domaines des sciences humaines et sociales dans le but de comprendre comment ces représentations ont participé aux inégalités.

Ainsi, si nous devions considérer les femmes comme un groupe homogène, ce verset biblique nous pousse à nous interroger : la fragilité est-elle une caractéristique féminine ? La femme est-elle de constitution faible ?

Le hashtag BalanceTonMetro relaie des témoignages de victimes d’agressions sexuelles et sexistes dans les transports en commun. Des témoignages affluent de toute la France. Pour tenter de se protéger : ne plus utiliser les transports publics à partir d’une certaine heure ou encore adapter sa tenue. Et sur la voie publique, 82 % des femmes ont déjà été victimes de harcèlement de rue avant l’âge de 17 ans. Tout porte à croire que ce qui est commun à la condition féminine est une fragilité qu’il serait plus juste d’appeler vulnérabilité.

Étudier la question du genre c’est encore tenter de dissocier ce qui serait de l’inné et de l’acquis autant pour les hommes que pour les femmes. Il y a alors quelque chose de l’ordre de la transmission qui est à repenser, c’est une question d’éducation des fils et des filles.

Comment nos garçons sont-ils devenus des hommes qui ne distinguent pas actes répréhensibles, pénalisables et séduction ? Car la séduction est autre chose. Elle prend place aux côtés de la politesse, c’est une manière retenue de raffiner pulsions et désirs. Aux filles, on leur apprend à être vigilantes et à fuir, on ne leur apprend pas à répondre et se défendre. On leur apprend qu’il y a danger et à avoir peur. Pourtant c’est quand on s’affranchit de la peur qu’on devient libre.

Ce n’est pas dénaturer le principe originel de nous rappeler que nous avons été crées à l’image de Dieu, cet Elohim qui est un pluriel, ce qui nous dit que quelque chose échappe toujours à la définition, qu’il y a toujours quelque chose, au-delà du nom, d’indéfinissable. Que l’on naisse femme, homme ou « autres », à chacun de se mettre en quête de sa propre identité, de trouver son intégrité, sa place, son expression, sa créativité, sa liberté.

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À propos Romy Legrand

Pasteure de l’Église Protestante Unie de France à Bagnols-Pont-Bourg

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