Je me souviens d’une fête agricole très ancienne, peut-être d’avant le judaïsme, se déroulant cinq semaines après les semailles.
Je me souviens avoir lu au chapitre trois du livre de l’Exode, que Moïse fut choisi comme interlocuteur privilégié, devant le buisson en flamme au Mont Horeb.
Je me souviens avoir lu au chapitre onze du livre des Nombres que les improbables Eldad et Medad, qui n’étaient pas parmi les soixante-dix anciens choisis par Moïse, devinrent des symboles de la démocratisation de la prophétie.
Je me souviens avoir lu les récits lucaniens de la crucifixion, de la résurrection et de l’ascension du Christ.
Je me souviens d’une fête agricole juive cosmopolite très peuplée.
Je me souviens d’une fête lumineuse, où le feu fut donné à tous.
Je me souviens d’une fête de la parole enflammée.
Je me souviens d’une fête euphorique sans alcool, ni drogues (malgré les apparences).
Je me souviens d’une fête du souffle, saint.
Je me souviens d’une fête du décentrement, à la fois collectif et individuel.
Je me souviens d’une fête inédite de l’écoute, de l’échange et de la communication.
Je me souviens d’une fête de l’ouverture sociale, de la compassion et de la fraternité.
Je me souviens d’une fête nous appelant à penser la foi et le rapport à l’autre différemment.
Je me souviens d’une fête de la différence et de la tolérance.
Je me souviens d’une fête poétique, créatrice de langage.
Je me souviens d’une fête de l’étranger compris dans sa propre langue.
Je me souviens d’une fête de la reconnaissance intelligente des autres, de tous les autres, du prochain comme du lointain.
Je me souviens d’une fête où les trajectoires furent appelées à s’entrecroiser.
Je me souviens d’une fête qui fit basculer la petite communauté de disciples de Jésus-Christ, tous d’origine juive, vers un universalisme fraternel dans son intention.
Je me souviens que depuis, nous sommes appelés à chercher coûte-que-coûte à g-ravi-r la pente, côte-à-côte.
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