Depuis plusieurs décennies déjà, on reproche à « l’homme » de n’être que mâle, de rendre les femmes « invisibles », alors quand « homme » signifie être humain et non être humain de sexe masculin, certains demandent que l’on utilise une majuscule, pour être sûrs de pouvoir comprendre de qui l’on parle. Ici ou là, on ne dit déjà plus les « droits de l’homme » mais les « droits humains ». Par ailleurs, depuis peu, des courants dits « antispécistes » dénoncent la compréhension « spéciste » de l’homme comme créature qui serait supérieure aux autres animaux. Mais qu’est-ce donc alors que l’homme ? Cette question, qui occupera les journées libérales en octobre à La Grande Motte, peut recevoir des réponses variées. La mienne est théologique. L’homme est indifféremment de sexe masculin ou féminin quand on le pense selon des questions existentielles et ultimes. Ni juif ni grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, écrivait Paul. J’ajouterais volontiers ni « racisé » ni blanc, ni homosexuel ni hétérosexuel, ni riche ni pauvre. Toutes ces caractéristiques sont secondaires et ne modifient en rien les tréfonds de son être, à savoir le fait que l’homme est un être en manque. Qu’il passe sa vie à chercher la vérité, des connaissances, des sensations, l’amour, il se caractérise par le fait qu’il est mû par une quête permanente, car en tout instant, son être lui crie qu’il ne se suffit pas à lui-même. La vulnérabilité, la perméabilité, la fragilité sont des éléments inhérents à la vie humaine qu’il convient de ne pas regarder comme des malheurs mais comme des occasions pour l’altérité de nous nourrir et nous offrir une vie plus dense. Là, dans cette grâce, se trouve la trace du divin. Si je devais tenter une définition, je dirais que chaque homme est un miracle, hasard d’un alliage biologique et enchevêtrement des empreintes laissées par chaque rencontre, louange au Dieu vivant.
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