Qu’il s’agisse du peuple hébreu sortant d’Égypte – la maison de servitude –, qu’il s’agisse d’une population s’affranchissant d’une dictature ou d’un jeune adulte quittant l’emprise parentale, devenir libre ne se fera pas seulement du fait qu’il n’y a plus de liens toxiques, qu’il n’y a plus de mainmise, plus de tutelle, plus d’obligation. Se couper de tout ce qui nous entrave permet d’avancer sur notre propre chemin, mais si nous n’avons nulle part où aller, que deviendrons-nous ? Nous serons semblables aux Hébreux qui préférèrent retourner en arrière pour retrouver les marmites pleines, quitte à retrouver le poids des chaînes. La liberté a besoin d’un horizon qui donne sens à notre histoire.
La liberté a besoin de notre adhésion à des perspectives, à des projets de vie, à des convictions, toutes choses que les évangiles appellent le Royaume des Cieux ou de Dieu. La prédication de Jésus nous invite à orienter notre vie en direction de ce qui favorise l’accueil de l’inconnu, de ce qui est inattendu, ce qui fait valoir les talents, ce qui rend justice aux personnes, ce qui suscite le pardon, ce qui déploie l’amour inconditionnel. Pour en arriver à cette adhésion que la Bible nomme la foi, il faut en passer par l’apprentissage de ce qui nous est nécessaire pour discerner ce qui peut nous tenir lieu d’horizon. Il faut apprendre, également, à prendre notre place active au sein de ce Royaume. Il n’y a pas de liberté sans une éducation qui nous enseigne à repérer les menaces et qui nous équipe de trésors d’intelligence du cœur. Cet apprentissage se fait en famille, durant les études, à l’Église, là où nous œuvrons. Bonne rentrée aux uns, bon apprentissage de la liberté à tous.
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