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10. Une rencontre avec des gens… et des livres

C’est l’histoire d’une rencontre. Une rencontre avec des gens et des livres. Native de Melle, dans le Poitou protestant, je fus toutefois, jeune enfant, bercée par une grand-mère me racontant les apparitions mariales de Bernadette Soubirous. Je suivis scrupuleusement le catéchisme jusqu’à ma confirmation, puis happée par une pratique sportive de volleyeuse et les amours adolescentes, je battis en brèche ce catholicisme qui présentait deux défauts majeurs : les curés n’étaient que des hommes, et une vie sentimentale ne leur était pas autorisée. À vingt-sept ans, en réponse à une offre d’emploi de bibliothécaire, il y a eu « cet entretien d’embauche » où j’avouais mon ignorance du protestantisme et de ses nuances. J’accédais toutefois à la bibliothèque de la Faculté de théologie protestante de Paris – ce souvenir m’émeut encore aujourd’hui – pour y découvrir un christianisme centré sur la lecture biblique et la pensée réformée. Je croisais là des hommes et des femmes, des étudiants, mariés, divorcés ou célibataires, pour lesquels la lecture, et celle de la Bible en particulier, était une préoccupation majeure, quotidienne et universitaire. Les professeurs – Olivier Abel, Marianne Carbonnier, Corina Combet- Galland, Jean-Daniel Dubois, Laurent Gagnebin, Jean- Louis Klein, Françoise Smyth… – lisaient les textes en les savourant, en les critiquant, en les « déconstruisant ». La Bible était un texte littéraire exploré à l’aune de leur foi et aussi de leur raison. Et puis je suis devenue protestante parce que, dans l’histoire du christianisme, il y a eu ces Réformateurs qui ont traduit la Bible en français pour la rendre intelligible au plus grand nombre. Des Réformateurs pour lesquels la foi ne s’éprouvait qu’en y associant le cœur, l’esprit, et la raison. Les trois ensemble. Oui, aujourd’hui, je peux encore me dire chrétienne, sûrement parce que ma grand-mère bien-aimée m’a bercée de l’histoire de Bernadette et de sa croyance en une bienveillante Marie, mais aussi parce que, sur mon chemin d’adulte, j’ai croisé des hommes et des femmes dont la foi se vit sans renoncer à l’intelligence.

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À propos Guylène Dubois

entrée au comité de rédaction en 2014, fut bibliothécaire puis libraire. Elle travaille aujourd’hui dans l’univers radiophonique.

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