Le mot ésotérisme recouvre des idées très disparates. L’adjectif ésotérique, antérieur au substantif, vient du grec esôtirokos, qui veut dire « aller vers l’intérieur ». Il s’oppose à exoterikos, « vers l’extérieur ». L’enseignement ésotérique s’adresse donc aux « initiés ». Le substantif « ésotérisme » n’a été introduit qu’au XIXe siècle. Il existe beaucoup de définitions de l’ésotérisme, avec quelques grandes caractéristiques :
L’ésotérisme vise à unifier les connaissances présentes dans toutes les traditions philosophiques et religieuses.
Il affirme l’existence d’un continuum entre toutes les parties de l’univers, visibles et invisibles, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
Enfin, c’est par son imaginaire et la pensée symbolique que l’être humain se relie à la profondeur du réel. C’est pourquoi les symboles se trouvent au fondement même de l’ésotérisme.
Aujourd’hui on constate un engouement pour l’ésotérisme, comme le montre par exemple l’énorme succès du livre de Dan Brown, Da Vinci Code.
Bien qu’elle ne propose pas à proprement parler une doctrine qui serait cachée aux non-initiés, la franc-maçonnerie est souvent considérée comme ésotérique dans sa pratique, dont certains aspects ne sont généralement pas révélés au public.
Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer ces « secrets » :
– La maîtrise des pratiques tenues secrètes (par exemple la maîtrise de certaines gestuelles) sert de moyen de reconnaissance entre les francs-maçons.
– La franc-maçonnerie utilise un système d’initiation par degrés qui implique une révélation progressive.
– Elle s’est développée au XVIIe siècle, à un moment où le souvenir des guerres de religion et des persécutions religieuses était encore très présent dans les mémoires, et où il valait mieux se cacher pour parler de sujets sensibles.
Parmi les secrets, le plus important est le « secret d’appartenance ». Si chacun des « Frères » peut dévoiler son appartenance à l’ordre maçonnique, il n’a pas le droit de trahir l’appartenance d’un frère en annonçant, sans son consentement, sa qualité de « maçon ».
Par ses mystères et la multiplicité de ses paradoxes, la franc-maçonnerie intrigue toujours. Réputée anticléricale, elle conserve une multitude de références bibliques (à commencer par le temple de Salomon, synonyme de la construction parfaite) ; rationaliste, elle cultive le secret ; respectueuse de rites ancestraux, elle refuse les certitudes. «
La franc-maçonnerie est un voyage initiatique dans les civilisations, un syncrétisme étonnant, qui s’est nourri des sociétés qui l’ont vu naître, sans esprit de dogme », écrit Pierre Mollier, directeur du musée du Grand Orient de France. Roger Dachez, historien et franc-maçon, nous parle de l’histoire de la franc-maçonnerie et de ses relations avec le protestantisme.
A lire l’article de Roger Dachez » Protestantisme et franc-maçonnerie «
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