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Le dialogue interreligieux est-il nécessaire ?

On peut aborder cette question d’un point de vue biblique et d’un point de vue théologique. Dans les évangiles Jésus pratique le dialogue interreligieux. Premier exemple : la rencontre avec la syro-phénicienne (Mc 7,24-30), dont la demande provoque l’étonnement de Jésus et la découverte que sa mission n’est pas limitée aux juifs ; Jésus s’est laissé interroger, il a écouté et il a transformé sa vision. Deuxième exemple : Jésus accepte d’aller à la rencontre d’un militaire romain (Lc 7,1-10) et déclare : « Même en Israël je n’ai pas trouvé une telle foi. » Troisième exemple : le dialogue de Jésus avec la Samaritaine au cours duquel il dit : « L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père […] L’heure vient – c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » (Jn 4,21 et 23) ; cette déclaration élimine toute différence entre les religions…

Raphaël Picon, dans le no 170 d’Évangile et liberté (octobre 2003) aborde la question du point de vue théologique. Dieu ne se laisse jamais réduire à ce que nous en disons et à ce que nous croyons à son sujet. Les autres religions nous font découvrir des aspects du divin que notre foi, notre culture et nos systèmes théologiques ne peuvent pas intégrer car ils ne peuvent précisément pas épuiser la totalité de Dieu.

Une religion qui resterait imperméable aux autres risquerait de se figer dans le temps, de devenir une forme d’absolu pour celui ou celle qui s’y réfère. La rencontre avec les autres religions nous permet de ne pas sacraliser nos convictions, de ne pas transformer nos images de Dieu en idoles. Le dialogue offre aux religions la possibilité de s’enrichir de tout ce qu’elles ne croient pas encore au sujet de Dieu.

Il est nécessaire de distinguer entre la personne Jésus et la fonction « Christ » qui est celle d’être « oint », choisi par Dieu. Si Jésus est, pour les chrétiens, l’incarnation emblématique et exemplaire de cette fonction « Christ », celle-ci peut désigner la présence agissante et créatrice de Dieu dans toute l’histoire de l’humanité, indépendamment de Jésus.

Le pluralisme est une véritable conviction théologique. Dieu ne crée pas à partir de rien mais en se servant des données du monde déjà existantes, en les associant pour les transformer et les ouvrir à de nouvelles possibilités d’existence. Plus les différences qui composent le réel sont fortes, plus les potentialités de combinaisons et de transformation sont riches. Dieu a donc besoin de la pluralité du monde pour y inscrire son action créatrice ! C’est ici un point central de la théologie du Process.

Gérard Leroy, théologien catholique, propose des pistes pour favoriser le dialogue interreligieux dans le contexte actuel.

A lire le cahier de Gérard Leroy : Les nouveaux enjeux du dialogue interreligieux

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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