Accueil / Culture / Cinéma / The Ghost Writer

The Ghost Writer

Après la mort mystérieuse du « nègre », the ghost writer (l’écrivain fantôme),

chargé de rédiger les mémoires de l’ancien premier ministre britannique, Adam Lang, la maison d’édition embauche un autre « nègre ». Leur collaboration à peine ébauchée, Lang est rattrapé par son passé, accusé d’avoir autorisé l’enlèvement et la torture de ressortissants britanniques par la CIA afin de lutter contre le terrorisme.

Commence alors une partie de poker psychologique orchestrée avec brio par un réalisateur qui manie avec subtilité le suspense qui est un clin d’oeil à Hitchcock dans « La mort aux trousses » : le nègre est un homme quelconque qui, comme Gary Grant, est pris au piège d’une machination qui le dépasse. D’abord intrigué, l’écrivain se met à enquêter à ses risques et périls. Le voici plongé au cœur d’une sombre affaire dans le monde machiavélique des hommes de pouvoir. L’ambiance est glaciale, l’essentiel de l’action se déroule en huis clos, sur une île inhospitalière, aux confins de l’enfer. Comme souvent chez le cinéaste, les intervenants sont prisonniers de leurs certitudes et de leur passé, une femme perverse joue un rôle ambigu et néfaste. Sans montrer l’horreur, Polanski sème l’angoisse chez le spectateur qui découvre progressivement un système impitoyable et devine la fin effroyable de l’écrivain.

Ce film, inspiré par le roman « L’homme de l’ombre » de Robert Harris qui cosigne le scénario, est un thriller politique très habilement construit, qui mêle efficacité et cynisme et qui fait écho à l’actualité récente sur l’Irak ainsi qu’aux relations entre GW.Bush et T.Blair. Connaissant la situation actuelle de Polanski, cette œuvre se révèle tel le reflet de sa vie, puisque après le tournage, son destin est devenu celui d’un exilé et d’un prisonnier. Le réalisateur aborde ici deux thèmes qui lui sont chers, l’exil et le scandale qui induisent toujours la même question : peut-on échapper à son destin et à ses ennemis ?

Le jeu des acteurs est remarquable, la mise en scène, saisissante de bout en bout, illustre les relations maître/esclave dans un monde où l’humiliation et le meurtre sont érigés en normes.

The Ghost Writer est sans aucun doute le meilleur film de Roman Polanski qui mérite amplement l’ours d’argent obtenu dernièrement à Berlin.

Don

Pour faire un don, suivez ce lien

À propos Pierre Nambot

Pierre.Nambot@evangile-et-liberte.net'

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Évangile et Liberté

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading