Cet ouvrage de 2009 avait échappé à notre attention sans doute parce que nous pouvions ne pas nous sentir concernés par cet essai qui entend « montrer comment se sentir à l’aise dans l’Église catholique romaine ». Les deux premiers chapitres décrivent l’état de désamour que connaît le catholicisme romain et se lisent sans intérêt majeur même si on salue la lucidité de l’auteur, jésuite de son état, qui insiste constamment sur la rupture qui s’est faite entre le message de l’Église et les diverses cultures contemporaines. Dès les chapitres 3 et 4, le propos devient incisif. L’auteur y rappelle que Jésus n’a jamais pensé fonder une nouvelle religion mais a apporté une bonne nouvelle qu’il nous appartient de proclamer aujourd’hui dans un langage accessible à nos contemporains. Le chapitre 5 est passionnant dans l’exposé de la nécessité de trouver un nouveau langage pour dire Jésus. Les propos concernant le Symbole des apôtres ou la résurrection auraient leur place dans ce journal. Le chapitre 6 est consacré à des propositions de réforme institutionnelle de l’Église catholique et fait état d’expériences novatrices et pionnières.
P. Tihon n’élude pas la question de savoir « pourquoi rester dans ce machin-là » et répond avec humour que, si « l’herbe semble plus verte dans le pré voisin », il n’est pas certain qu’on y trouve mieux, d’ailleurs « le pré voisin n’est pas séparé par des clôtures ». Voilà qui donne grande envie d’entrer dans le dialogue oecuménique !
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