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Les évangiles apocryphes

Les écrits apocryphes fascinent certains, attirés par le goût du secret. Ils sont rejetés avec mépris par d’autres qui les considèrent comme l’œuvre du diable. Récemment, le Da Vinci Code a captivé une partie de la planète, et l’Évangile de Judas a fait la une des magazines.

Depuis la mort de Jésus, les chrétiens ont raconté et propagé son histoire et son enseignement. Cette transmission d’abord orale, s’est faite ensuite par écrit, dès la fin du Ier siècle. Dans leurs réunions, les premiers chrétiens utilisent à la fois les Écritures juives et des textes chrétiens de diverses origines. Avant même que les Pères de l’Église ne se préoccupent de fixer un canon, beaucoup de textes circulent ainsi, dans des langues très diverses (grec, latin, syriaque, copte, arabe…). L’établissement du canon (mot qui apparaît au IVe siècle) s’est fait progressivement, en fonction de l’autorité de l’auteur présumé, et des usages des diverses communautés. C’est vers l’an 400 qu’Augustin invite les communautés chrétiennes à suivre les pratiques des Églises les plus nombreuses, et donne une liste des 27 livres qui composeront le Nouveau Testament. Quelques textes ont encore été discutés jusqu’au concile de Trente, qui fixe définitivement la position de l’Église catholique en 1546.

L’ensemble des textes qui n’ont pas été retenus par l’Église, mais qui continueront néanmoins à circuler, forme ce que l’on appelle la littérature « apocryphe ». Ce terme, qui signifie « secret », avait au départ un sens positif : le message transmis avait une valeur telle qu’il ne pouvait être reçu que par des initiés qui en étaient dignes. Certains textes ont été écrits à la même époque que les évangiles canoniques. D’autres ont été écrits très tardivement. Les textes apocryphes racontent des passages de la vie de Jésus, de sa famille ou de ses disciples, ou rapportent des paroles qui lui sont attribuées. Comme les textes canoniques, ils n’ont en général que peu de valeur historique : ils intègrent beaucoup de légendes fabuleuses empruntées aux traditions locales, et leurs auteurs n’ont pas notre souci de précision historique. Mais ils nous donnent des informations précieuses sur la diversité des pratiques et des doctrines des premières communautés chrétiennes.

Les textes apocryphes forment un ensemble extrêmement volumineux, riche et divers (leur publication par la Pléiade comprend près de 4000 pages en deux tomes). Certains textes ont été perdus. Ils sont souvent très mal conservés, et on continue à en découvrir.

Rémi Gounelle est professeur d’histoire de l’Antiquité chrétienne à la Faculté de théologie protestante, Université Marc Bloch (Strasbourg II). Il a beaucoup travaillé sur les textes apocryphes, et apporte ici une réponse à de nombreuses questions que nous nous posons.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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