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Les courants du judaïsme au temps de Jésus

  Ce n’est pas nous qui faisons l’histoire. C’est l’histoire qui nous fait, a écrit Martin Luther King. La spiritualité, la façon de vivre le judaïsme de son époque a marqué l’enseignement et les engagements de Jésus. Jésus était un juif, marginal sans doute, mais bien juif.

  Le judaïsme palestinien au temps de Jésus ne constituait pas une religion monolithique. Le peuple juif se diversifiait en plusieurs courants spirituels, véritables partis religieux qui exerçaient une influence déterminante dans la vie religieuse et sociopolitique d’Israël.

  On distingue quatre courants principaux : les Sadducéens, les Pharisiens, les Zélotes et les Esséniens, sans compter les Samaritains rejetés comme hérétiques par la communauté juive. Les Sadducéens forment l’élite sacerdotale du Temple de Jérusalem. Leur influence concerne surtout le culte. Parti aristocratique, les sadducéens se montrent assez méprisants à l’égard du peuple. Aux yeux du peuple, ils recherchent trop le pouvoir, ce qui les amène à des compromissions avec les Romains.

  « Les sadducéens ne persuadent que les riches, le peuple ne leur est pas favorable », écrit l’historien du Ier siècle Flavius Josèphe. Ils sont conservateurs, n’observant que la loi écrite et refusant les apports de la tradition pharisienne. Seul le Pentateuque (les cinq livres de la Loi) fait autorité à leurs yeux. Ils ne partagent pas l’attente messianique de nombre de leurs compatriotes.

  Les Pharisiens constituent le parti majoritaire. Ces laïcs, animés d’un très haut idéal religieux, se montrent avant tout soucieux d’obéir strictement à la Loi. Ils exercent une forte influence sur le peuple, qui, en retour, les estime et les aime. Selon F. Josèphe, ils croient en la résurrection des morts et au jugement dernier, ainsi qu’aux anges et aux esprits. Ils partagent l’espérance messianique commune au peuple juif et attendent la libération de leur pays. Ils se soucient de gagner à la foi juive des adeptes de tous les pays.

  Les Zélotes partagent les vues des pharisiens, mais leur foi se double d’un nationalisme militant. Mêlant le politique et le religieux, leur fanatisme s’exprime par des actes de terrorisme qui visent l’occupant romain, mais aussi les juifs qu’ils jugent trop tièdes. Bien qu’ils soient peu nombreux, leurs interventions ne passent jamais inaperçues.

  Enfin les Esséniens sont, d’après F. Josèphe, de véritables moines qui vivent de façon très ascétique, retirés dans des parties désertiques du pays comme à Qumrân. Ils ont de la Loi une interprétation très rigoriste et ont rompu avec le culte du Temple, qu’ils jugent souillé par un sacerdoce impur.

  Katell Berthelot, chercheuse au CNRS (Aix-Marseille), travaillant au Centre de recherche français à Jérusalem, montre, à la lumière des textes retrouvés à Qumrân, la spécificité du message de Jésus.

  Ce texte est un résumé de la conférence qu’elle avait donnée aux Journées Évangile et liberté d’octobre 2011.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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