dans l’horizon de notre société ? Les discours actuels sur la laïcité sembleraient devoir nous persuader du contraire. Mais ils n’ont pas la portée universelle que leur prêtent les Européens occidentaux qui les tiennent, ni leurs émules d’autres continents ou d’autres civilisations qui croient avoir trouvé dans la laïcité le remède aux maux dont pâtissent les pays dont ils sont issus.
Qu’on le veuille ou non, la religion est vivace, et avec elle toute la religiosité susceptible de l’accompagner. Sur d’autres continents, des populations se comptant par centaines de millions, voire par milliards, vivent sous le signe d’une religion ou d’une autre. Et là où une idéologie avait voulu les débarrasser de toute influence religieuse, on constate soit que cette idéologie a fait (ou fait encore !) office de quasi religion, soit que la religion fait son retour dès que l’idéologie relâche son emprise, soit encore que la religion s’est affermie sous l’effet des persécutions dont elle était l’objet.
La religion, nous le savons bien, est capable du meilleur comme du pire. En ne nous en préoccupant pas, par exemple par parti pris de laïcité, nous laissons le champ libre au pire. Mais y parer n’est affaire ni de politique ni de mesures de police. Une religion saine et bien équilibrée est seule à même de conjurer les méfaits parfois ravageurs des mauvaises religiosités. Nous avons toutes les raisons de persévérer dans notre option placée sous le signe de l’Évangile et de la liberté. Le christianisme en a besoin quelle que soit son étiquette ; les autres religions, qu’elles soient grandes ou petites, également.
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