Accueil / Journal / La médecine et la maladie

La médecine et la maladie

Au cours de l’histoire, la maladie a été attribuée à la sorcellerie, aux démons, aux influences astrales, ou à la volonté des dieux, avant que la médecine devienne une science.

  Si l’on a découvert des crânes du Néolithique attestant de trépanations réussies, les premières traces écrites ayant trait à la médecine remontent au code d’Hammourabi, recueil juridique gravé sur une haute stèle de basalte érigée par le roi de Babylone, au XVIIIe s. av. J.-C. On y lit par exemple : « Si un médecin pratique une grande incision avec un bistouri et tue son malade, ou s’il ouvre une taie avec un bistouri, et perd l’oeil, on lui coupera les mains. » !

  En la dissociant de la magie, les savants de l’Antiquité grecque fondent la médecine occidentale. Le premier savant grec connu pour ses travaux en médecine est probablement Hippocrate au Ve s. av. J.-C. Pour lui : l’observation est une clé fondamentale de la médecine ; toutes les maladies ont des causes naturelles et non des origines divines ; le médecin doit aider le corps malade à se guérir lui-même, ce qui inclut l’écoute du malade.

  Pourtant l’idée d’intervention divine dans la maladie perdure. Au Ier siècle, ses disciples demandent à Jésus : « qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jn 9,2). Les malades mentaux vont longtemps être considérés comme des « possédés » et les exorcismes se pratiquent toujours. Grâce à la recherche, la médecine scientifique n’a cessé d’évoluer, avec des progrès remarquables : la mortalité infantile recule de façon spectaculaire (mais si, dans les pays développés, la mortalité des moins de 5 ans se situe vers 0,5 %, elle dépasse encore 10 % dans de nombreux pays du Sud…), les chirurgiens font des prouesses et la douleur est combattue. Mais qu’en est-il de la relation malade-médecin ? « La médecine est une science et l’art des relations avec les autres », disait Armand Trousseau au XIXe s., et le psychiatre Edouard Zarifian : « Il y a des médecins pour soigner le coeur, des médecins pour soigner les dents, des médecins pour soigner le foie, mais qui soigne le malade ? ». Au premier signe de dysfonctionnement la médecine fait appel à l’imagerie (doppler, scanner, IRM…) ou aux mesures biologiques, et le malade peut se sentir déshumanisé. Pourquoi un certain nombre de nos contemporains se tournent-ils vers les « médecines non-conventionnelles » (homéopathie, acupuncture, phytothérapie…) ? De nombreuses questions interrogent aujourd’hui le corps médical et la société, en particulier des questions éthiques.

  Didier Sicard, Professeur de médecine, ancien président du Comité consultatif national d’éthique, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont L’alibi éthique (Plon, 2006) et L’éthique médicale et la bioéthique (Que sais-je ?, 2009). Il nous propose ici une réflexion sur la médecine contemporaine.

Don

Pour faire un don, suivez ce lien

À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Évangile et Liberté

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading