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Introduction : La beauté

Les philosophes essaient depuis longtemps de définir la beauté et le Beau.

Pour Platon la beauté existe indépendamment des mots, c’est une entité réelle, et donc la définition de la beauté c’est la beauté… « Tout le monde raisonne du Beau », écrit Diderot. « Il est cependant bien difficile de donner une définition de la beauté qui soit satisfaisante », ajoute l’Encyclopédiste. Pour Kant « est beau ce qui plaît universellement et sans concept ; il est ce qu’il doit être mais on ne sait pas ce qu’il doit être » ; « On peut donner des exemples de beauté, on ne peut pas en donner une définition. » La beauté est dans l’œil de celui qui regarde et non dans ce qui est regardé. La beauté serait-elle alors purement subjective ? Ne serait-elle qu’une résonance, un écho intérieur ?

Beaucoup se sont posé la question de la relation entre le Beau et le Bien. Platon définit un « tout intégré » comprenant le Beau, le Vrai et le Bien. Plus tard, Kant écrira : « Le Beau est le symbole du Bien. » alors que Kierkegaard séparera nettement esthétique et éthique.

Faut-il introduire, comme le fait Kant, une différence fondamentale entre le beau et le sublime ? « Le sublime doit toujours être grand, le beau peut aussi être petit », affirme-t-il. Paul Ricœur reprendra cette différenciation : « L’émotion que la nature nous inspire est peut-être plus proche du “sublime” que du “beau”. »

Les poètes et les écrivains, quant à eux, font la part belle à la beauté.

Et pour nous, la beauté n’est-elle pas un viatique sans lequel nous aurions du mal à ne pas sombrer dans la dépression ? Beauté d’un coucher de soleil, d’un bouton de rose, d’une symphonie, d’un sourire d’enfant, d’un chat qui dort, d’une sculpture, d’un visage… chacun peut se constituer sa propre liste. La beauté, au travers d’une expérience sensorielle, procure une sensation de plaisir, de satisfaction, un sentiment de plénitude. La contemplation de la beauté provoque alors souvent la louange de la Création et du Créateur. « La beauté est une des rares choses qui ne font pas douter de Dieu », écrit Jean Anouilh, et Paul Gauguin va plus loin : « Dieu est le symbole de la Beauté, la Beauté même. »

Dans le numéro 174 de notre revue P.-J. Ruff écrivait : « Les protestants libéraux croient que le monde naturel […] peut être un vecteur pour conduire à Dieu. Beaucoup de textes bibliques le disent ; ainsi le psalmiste (Ps. 19,2) chante : “Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains”. Non seulement les beautés de la nature témoignent de Dieu, mais elles peuvent conduire à lui. »

« La beauté se raconte encore moins que le bonheur », disait Simone de Beauvoir. Écrire un texte sur la beauté est une entreprise difficile… Bernard Félix, bien connu de nos lecteurs, nous présente ses réflexions et ses recherches littéraires sur ce sujet.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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