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Déclaration de l’Église Réformée de Nîmes.




Les faits :

L’incendie du Centre de Rétention Administratif de Vincennes en juin 2008 et le transfert d’une centaine de retenus à Nîmes qui s’en est suivi, constituent le point de départ de l’accueil en urgence organisé dans les locaux du temple de la Fraternité (Église Réformée de France).

Nous avons été confrontés à la libération successive de personnes démunies de tout réseau relationnel, atteintes dans leur dignité et sans aucune autre prise en charge proposée. Parmi ceux que nous avons reçus, certains sont en France depuis 9 ans, voire plus.

Nous avons été témoins du peu de considération dont ils ont fait l’objet. Nous avons rencontré des personnes traumatisées, dans une grande détresse physique et psychologique. La situation demeure préoccupante. Lorsque les retenus sont libérés d’un tel Centre de rétention, parfois en pleine nuit, après un jugement leur faisant obligation de quitter le territoire français dans un délai de sept jours, ils sont alors « lâchés », avec pour seul bagage : un plan de ville, leur feuille de jugement et les quelques habits portés sur eux, quelquefois avec des chaussures inadaptées, sans argent, ni nourriture, ni eau. La procédure est la même en dépit de leur état de santé, certains restant sans soins médicaux ou chirurgicaux d’urgence (attestation médicale).

 

Sans méconnaître les questions complexes liées à l’immigration, et sans prétendre y apporter de réponse, l‘Église Réformée de Nîmes est conduite à faire la déclaration suivante :

 

NOUS attestons la dignité inaliénable de la personne humaine.

Aucun homme, aucune femme, ne saurait être réduit à son identité sociale, ethnique, économique, administrative, sexuelle.

Notre lecture de la Bible, notre histoire, les grands principes de notre théologie, la déclaration de foi de l’Église Réformée de France[1], nous engagent à rappeler la valeur inconditionnelle de toute personne humaine devant Dieu.

 

NOUS nous reconnaissons humain par et dans la rencontre avec l’autre. L’homme, pour nous, est essentiellement un être de relation, un « être avec ».

Notre foi nous envoie toujours vers les autres, et nous engage dans une responsabilité commune : « Réfléchir, témoigner et agir ensemble au nom de la personne humaine (…) ce n’est pas quelque chose de facultatif, c’est un élément fondamental de notre foi, de notre vocation… »[2].

 

NOUS proclamons que tous les hommes sont enfants de ce Dieu qui nous appelle à entendre leur souffrance sans distinction d’origine, de culture, de croyance. Les conséquences d’un statut qui rejette hors des communautés humaines des hommes, des femmes, des enfants selon les seuls critères administratifs, politiques, économiques… appellent notre protestation solennelle et notre engagement effectif pour la défense de ceux qui sont humiliés.

 

Adopté à l’unanimité, le 21 octobre 2008 par le Conseil Presbytéral de l’Église réformée de Nîmes.



[1] « qui proclame, devant la déchéance de l’homme, le salut par la grâce », Déclaration de foi de 1938.

[2] Extrait du document Foi et Constitution no199, Perspective chrétiennes sur l’anthropologie théologique, Conseil Œcuménique des Églises, Genève, 2001.

 




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