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Ce que je célébrerai à Pâques

John Spong

Traduction Gilles Castelnau

L’impact de la vie de Jésus sur ses disciples a été si intense qu’il n’a tout simplement pas disparu après sa mort. Ils ont continué à mettre en lumière de nouvelles dimensions à ce qu’il signifiait. La cruauté humaine de sa croix n’avait pas pu détruire sa vie, aucune barrière ne pouvait entraver son amour. Jésus avait accueilli les exclus, qu’ils soient lépreux, Samaritains, païens ou femmes adultères. Son ministère ne s’arrêtait pas aux frontières établies par la religion. Il se permettait de toucher une femme atteinte d’une perte de sang. Il enseignait qu’aucune règle religieuse n’avait de valeur tant qu’elle ne valorisait pas la vie humaine.

Ses disciples ont trouvé en lui une vie qui reflétait la Source de la Vie, un amour qui reflétait la Source de l’amour et l’être qui reflétait le Fondement de l’Être. Ils se sont donc dit qu’ils avaient trouvé en lui tout ce qu’ils pouvaient désigner par le mot « Dieu ».
Il appelait les hommes à une nouvelle prise de conscience, à se libérer des frontières sécurisantes, à reconnaître qu’au-delà de leur pensée il y a une pensée universelle, que l’on peut vivre ce que Paul appelait la « glorieuse liberté des enfants de Dieu ». Il montrait qu’alors on est libéré des luttes humaines et que l’on commence tout simplement à être. Et les disciples ont compris que c’était cela Pâques et la résurrection. Et que Jésus ouvrait à cette nouvelle dimension de vie. Sensibles à la puissance de cet exemple, ils sont entrés dans cette vision et ont vécu la résurrection. C’est alors qu’ils ont compris que Dieu vivait en eux, qu’ils vivaient en Dieu et que plus rien n’était désormais comme avant.

Rien de cela ne s’est produit le troisième jour. Il ne faut pas prendre cette affirmation à la lettre. La naissance d’une nouvelle manière de penser ne survient jamais rapidement.

Ils ont dit que Jésus était la porte, le chemin menant à la vie et ils l’ont suivi dans cette prise de conscience éternelle.

C’était, bien sûr, réel. C’était, bien sûr, inexprimable. Les mots maladroits qu’ils ont utilisés pour dire cette expérience ont évidemment été transmis à la lettre de manière à être fidèlement conservés. Mais toute compréhension d’une idée à la lettre détruit cette idée, déforme sa signification et falsifie finalement la vérité.

« Voici, je vous dis un mystère, disait Paul » (I Co 15.51). Et je me demande pourquoi on ne pourrait pas permettre au mystère de demeurer un mystère ! Paul disait aussi « Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure » (I Co 13.12). Mais nous voyons quand même et ce que nous voyons est que lorsque nous avons le courage de dépasser les limites de la vie, nous pénétrons dans le mystère de Dieu.

C’est alors que Pâques commence.

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À propos Gilles

a été pasteur à Amsterdam et en Région parisienne. Il s’est toujours intéressé à la présence de l’Évangile aux marges de l’Église. Il anime depuis 17 ans le site Internet Protestants dans la ville.

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