Quand c’est « Dieu » qui appelle, le destinataire est généralement contrarié : à son avis, il n’a ni l’âge, ni les compétences requises et il a autre chose à faire. Mais « Dieu » est remarquablement obstiné. D’autant que l’appel qu’il adresse en général n’est pas un cadeau, plutôt une entreprise « à hauts risques » prophétique, vouée à l’indifférence ou l’opposition.
Les « adoubements » par les institutions ecclésiales ont été souvent refusés pour des raisons dont on rougit aujourd’hui : Albert Schweitzer, par la Société des Missions, car jugé trop libéral ; Henri Roser par l’E.R.F., car il était pacifiste et objecteur de conscience, et d’autres. Et pourtant leur vocation apparaît aujourd’hui indiscutable… Les institutions sont loin d’être infaillibles, les protestants devraient le savoir. Pour discerner sa vocation, chacun a besoin des frères (qui ne sont pas infaillibles non plus). L’exemple de l’apôtre Paul reste-t-il normatif aujourd’hui ? Sa vocation semble ne plus faire de doute. Pourtant, pour son activité pastorale et missionnaire, il s’était bien gardé de demander quelque reconnaissance de ministère que ce soit auprès de ce qui tenait lieu à l’époque de Commission des Ministères et de Conseil National. Il a pris tous les risques à cause de sa vocation… Oui, cela reste-t-il normatif ? On aimerait !
Il existe toute sorte de vocations : guetteur mettant en garde contre les menaces, théologien lucide, catéchète courageux, pasteur, c’est-à-dire découvreur des charismes et des détresses dans la communauté, pilotant pour éviter les faux-évangiles, appelés conseillers. Et tant d’autres…
Et la vocation des retraités ? Ça n’intéresse pas les Églises ! Ce sont des « has been »…
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