Gilles Castelnau
Je lis dans Le Monde d’aujourd’hui que le cardinal Barbarin et les évêques de Rhône-Alpes ont dit à propos de Vincent Lambert :
« Les débats auxquels nous assistons prouvent que notre société hésite sur des principes majeurs comme Tu ne tueras pas ou Nul ne peut décider de mettre fin à la vie d’autrui. Ils étaient considérés jusqu’à présent comme des valeurs fondamentales, comme le socle de notre vie ensemble. Si l’on venait à y renoncer, on voit mal comment le corps médical pourrait continuer à prononcer le serment d’Hippocrate »
Je suis horrifié par le totalitarisme que risque de provoquer l’idée – inhumaine – de soumettre de manière absolue et immuable, sans aucune tolérance et sans aucune possibilité de débattre, la vie d’une société entière à ce que le cardinal appelle des « valeurs fondamentales ».
A partir du moment où on attribue l’autorité « fondamentale » à une règle écrite – quelle que soit son origine – on a abandonné le monde de la libre réflexion humaine qui tient compte, évidemment, des différentes situations que la vie produit. Tout « fondamentalisme » est une négation de la capacité de l’esprit humain à s’adapter aux questions toujours nouvelles, toujours inattendues qui se posent à nous.
C’était le paganisme gréco-romain et son culte de Zeus-Jupiter qui avait suscité le serment radical d’Hippocrate et le jeune christianisme s’y était bien opposé, notamment avec l’esprit de liberté que Paul enseignait contre les fondamentalistes de la Loi juive.
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A ce sujet, René Poujol a écrit un billet très intéressant :
http://www.renepoujol.fr/quil-repose-en-paix/